Style: Drame, policer (interdit au moins de 12 ans)
Année: 2009
Durée: 1h55
Réalisateur: Derek Yee
Résumé: Tietou, immigré chinois, débarque à Tokyo où il rencontre une "famille" d'autres immigrés. Ensemble, ils vont créer un clan de gentils magouilleurs pour gagner de l'argent. Malheureusement, en voulant escroquer une des familles de Yakuza la plus puissante de Tokyo, un des Chinois, Jie, se fait couper la main et défigurer. Entre temps, Tietou rencontre Eguchi, un chef Yakuza. Ce dernier va proposer à Tietou de tuer deux personnes et en récompense, il lui offrira un visa et beaucoup d'argent. Mais entre temps, Eguchi va proposer à Jie de se lancer dans la mafia, sans que Tietou le sache....
La critique de Duncan:
Depuis la trilogie Rush Hour, Jackie Chan est à la retraite en tant que cascadeur plus précisément. Depuis un bout de temps, il se concentre sur des comédies gentillettes où il se dépense peu, mais grâce auxquelles il gagne beaucoup d'argent.
L'acteur a fait son temps. Des centaines de films de kung-fu, des dizaines de comédies, il mérite bien une retraite après tout ce qu'il a apporté au cinéma.
Il est temps de changer de registre, de retourner au pays et de se concentrer sur ses performances d'acteur plutot que sur ses performances martiales.
Avec Shinjuku Incident, Jackie Chan nous refait le coup du polar violent, sinistre, sans une once d'humour.
Sa troisième incursion dans le genre du polar Hong-kongais, après Crime Story (mal joué mais sympa) et New Police Story (sympa aussi).
Mais là, on touche plus au drame qu'au film d'action. L'acteur ne se bat pas dans ce film ou tres peu. Pas d'arts martiaux donc.
Le scénario du film est à la fois simple mais aussi encré dans une réalité bien triste ,à savoir les immigrés clandestins qui doivent sombrer dans la criminalité pour survivre.
Et c'est là que le film est vraiment bouleversant.
Les petits magouilleurs que nous connaissons au début se transforment en truands, mais ne sont pas des criminels. Ils tabassent mais ne tuent jamais, ils se sont fait manipuler par un système qu'ils ne comprennent pas et ils en feront les frais. Mais j'y reviendrai. Il est nécessaire de préciser que le film est découpé en deux parties.
La première partie de 45 minutes, non dénuée d'humour, nous présente cette petite bande de magouilleurs qui cherchent les meilleures combines: ici, peu ou pas de violence (sauf une scène de tabassage dans un bar).
Cette première partie prend son temps pour nous présenter des personnages attachants, émouvants et qui se débrouillent pour survivre.
Mais voilà, un des membres, Jie, se ferra défigurer et couper la main lors d'une scène très violente, qui contraste complètement avec la première partie du film.
Voici donc le début de la seconde partie qui transforme radicalement un drame émouvant en polar sanglant et absolument bouleversant.
Jie deviendra truand, affecté par ce qu'on lui a fait subir, il cherchera à tout prix avec ses anciens amis (sauf Tietou, Jackie Chan donc) à faire entendre que la Chine est bien plus puissante que le Japon. Attention, SPOILER !
Mais voilà, Jie, au fond de lui, n'est pas mauvais, et Tietou le sait, mais il réagira trop tard, ce qui coûtera la vie à tout le monde.
Jie finira étripé, la femme,l a mère et la petite fille de ce dernier se feront exécuter, tout le gang des Chinois mourra, Tietou se prendra une balle dans le poumon et le pire, c'est que c'est les salauds (les Yakuzas donc) qui gagnent.
Pour ceux l'ayant remarqué, Scarface a été effectivement une grande source d'inspiration.
Oui, le film ne se termine pas sur un happy end, bien au contraire.
Et c'est la vrai force du film, à savoir prendre au coeur du début à la fin, en nous proposant un véritable polar noir, mais toujours émouvant, certes cruel et violent mais toujours teinté de poésie, avec des personnages attachants.
Du tout bon, un polar certes assez pesant (c'est vraiment triste) mais absolument bouleversant et passionant.
Dommage qu'il n'ait connu qu'une sortie timide en dvd chez nous, car c'est un incontournable pour les fans de Jackie Chan et même les autres.
Note: 17/20