Alors que les nuages s’accumulent au-dessus de la majorité, Sarkozy cherche à apaiser le mécontentement des associations de personnes en situation de handicap, qui ont manifesté la semaine dernière contre le manque d’accessibilité de notre société. Mais il s’agit encore et toujours de communication et d’affichage.
La progression du nombre d’enfants scolarisés en situation de handicap est un leurre : elle apparaît seulement parce que le handicap de ces enfants, déjà présents à l’école avant 2005, a été reconnu depuis ! Peu d’enfants supplémentaires ont été accueillis en réalité et pour cause : les contrats des auxiliaires de vie scolaire, nécessaires pour beaucoup d’enfants, ne sont plus reconduits et l’Etat cherche à favoriser leur embauche par des associations.
Les professeurs ne sont toujours pas formés aux différents types de handicap, y compris ceux qui sont les plus répandus comme dans les dyslexies ou les dyspraxies. Les « professeurs référents » qui doivent évaluer les besoins spécifiques des enfants ont parfois 200 élèves à suivre. Les postes de RASED, chargés de suivre tous les élèves en difficulté, sont massivement supprimés. Dans les établissements spécialisés, le constat est tristement le même. D’après la Fegapei, 100 000 personnes sont en attente d’une place. Sur les 50 000 promises par Sarkozy, seules 13 000 sont en cours de création !
Le résultat de cette politique est terrifiant : 80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés. D’après le rapport du sénateur Paul Blanc (UMP) lui-même, on ne peut pas déterminer le nombre d’enfants en situation de handicap qui échappent aux statistiques parce qu’ils sont gardés par leurs parents, mais il reconnaît que plusieurs milliers d’élèves sont écartés du système scolaire.
Quant aux normes d’accessibilité, il serait presque drôle de voir Sarkozy « réaffirmer (leur) intangibilité » si les efforts de la droite pour faire autoriser sans cesse de nouvelles « dérogations » ne confinaient pas un demi-million de personnes chez elles. Réaliser les aménagements nécessaires dans les bâtiments publics, les administrations, les transports, serait soi-disant trop coûteux Mais c’est le fait d’écarter des millions de nos concitoyens de toute vie sociale qui coûte à notre pays !
Dans son projet pour 2012, le Parti socialiste s’engage à rétablir l’accessibilité comme norme. Nous soutiendrons les communes dans la réalisation des objectifs fixés par la loi de 2005. La scolarisation de tous les enfants en situation de handicap sera une priorité : nous rattraperons le retard pris dans la construction de places en établissement, nous formerons les professeurs et nous donnerons aux écoles la possibilité de recruter des auxiliaires de vie scolaire formées et rémunérées à la hauteur de leurs responsabilités, en préalable au développement d’une filière professionnelle des métiers de l’accompagnement.