France, Bulgarie, Albanie: Emil et images

Laurent Blanc s’y attendait. Face à des mauvais journalistes, on peut avoir de mauvaises questions. Mauvais dans le sens con ?

Se souvenir de l’Automne 93, c’est comme évoquer Alesia, le British Open de Jean Van de Velde ou une vodka pute trop corsée à Miami. On sait très bien ce qui s’est passé mais on a voulu l’oublier, volontairement. Car ça fait mal. Ca fait mal de revoir la gueule à Jacquet avec 18 ans de moins, ça fait mal de revoir le brushing de Kostadinov alors que celui de Jean-Philippe Durand était tellement plus apprété. Enfin ça fait mal de savoir qu’Houiller a pu faire prospérer son « Take it easy » durant encore deux décennies. C’était ça France-Bulgarie, rien de plus. Une douzaine de garçonnets habillés en bleu dépucelés à l’hameçon par 11 mercenaires des Balkans morts de fin, la chute du rideau de fer n’a décidément pas fait que des heureux. Et puis une chanson pourrie de Joe Dassin qui n’était pas là-haut sur la colline. On se disait qu’on ne revivrait jamais ça.

Houiller jusqu’à la lie

D’abord on a vécu bien pire avec le miroir brisé de Tony Vairelles, la linguistique de Micoud et le survêtement d’Evra. Puis, l’Histoire a bagayé, mais pas à la façon de Christophe Josse, non. Elle nous a resservi Israel et Bulgarie comme un dessert déjà dégueulé qu’il faudrait ingurgiter de nouveau. Pourtant, la comparaison n’ira pas plus loin à part si on n’a pas d’idées. D’abord, la réputation du mur des lamentations de Tirana n’a pas dépassé les frontières de la chambre cossue d’Irina et Anya les charmantes amies de Sacco. Ensuite, la Bosnie n’a été dangereuse qu’une seule fois depuis 20 ans, c’était en même temps que la Bulgarie mais pas forcement sur un terrain de foot. Enfin, si la France est éliminée tout le monde s’en foutra, car tout le monde s’y attend et qu’elle l’aura largement méritée. A part ça, Papin avait déjà fait une Coupe du Monde, Benzema a déjà fait un Euro.

Pendant ce temps-là le sélectionneur était serein .