Jeu du lancement d'une machine signifie pas vraiment au top techniquement, et cela se vérifie ici avec des décors léchés mais un peu vides, des cinématiques claires mais inexpressives, comme si on a affaire à un jeu de la génération précédente simplement mis à la sauce HD. Ce n'est pas moche, non, mais plus vraiment d'actualité visuellement après cinq ans d'existence et l'arrivée d'autres titres comme Call of Duty Black Ops, Killzone 3 ou le petit dernier Resistance 3. Cependant, il ne faut pas s'arrêter sur ce point car le jeu en a quand même encore dans le bidon, d'un point de vue scénaristique pour commencer.
Les Russes développent une arme secrète après la seconde guerre mondiale, une expérience qui vraisemblablement dérape, ne peut être contenue et finit par se répandre sur le vieux continent. Les Chimères, monstres créés à partir d'hommes et de parasites, attaquent et détruisent toutes vies sur leur passage quand celles-ci ne grossissent pas leurs rangs, et encore une fois ce sont les vaillants soldats américains qui sont envoyés pour sauver le Monde. En apparence, car les G.I. loin d'être prévenus de la réalité de la menace, se croient partis botter l'arrière-train de je-ne-sais quels méchants humains et se retrouvent en pleine déroute face à ces adversaires inattendus. Le lieu: l'Angleterre, dernier bastion européen encore à peu près vivant. Le héros: Nathan Hale, soldat doté d'une résistance au parasite infectieux.
L'action alterne entre des scènes de guérilla urbaine où Nathan combat aux côtés d'autres militaires les Chimères dans les rues de York ou Manchester - la tactique du " je leur rentre dans le lard" est assez payante - et des séquences solo où il lui faut privilégier la reconnaissance et l'élimination des ennemis de manière plus discrète. Ces derniers ont réellement un Q.I. d'huître et vous foncent dessus dès qu'ils vous voient, et s'arrêtent quand vous êtes à couvert - rien à voir avec l'intelligence artificielle convaincante du troisième opus. Les lieux sont plutôt variés et le rythme bien soutenu, même si l'on peut regretter de trop nombreux temps de chargement et des cut-scenes pas très inspirées (images fixes ou mise en scène trop basique). Du côté de la maniabilité, le Dualshock répond bien même si je lui préfère la précision et rapidité d'un Move / Wiimote, option bien évidemment absente du jeu (une mise à jour me satisferait grandement).
Pour conclure, malgré le fait qu'il accuse le poids des années - graphismes, I.A. - et souffre d'une mise en scène assez terne, Resistance : Fall of Man reste un bon FPS de la Playstation 3, au scénario intéressant et à la jouabilité agréable, que je découvre avec plaisir après avoir pris le train en route avec l'excellent n°3, et en attendant de faire le second. Si vous n'êtes pas trop regardants sur ses défauts, vous pouvez vous y lancer; à petit prix bien évidemment.