Nicolas Sarkozy et Obiang Nguema
PARIS – Il n’y a pas de doute à avoir, à moins de porter des oeillères, d’être autiste. Il faut une sacré dose de mauvaise foi, de jusqu’auboutisme abscons, pour refuser de voir la réalité en face. Il n’y a aucun doute à avoir, il y a le feu à l’Elysée. C’est maintenant le « sauve qui peut ». La subite réactivation du dossier sur les « biens mal acquis » des dirigeants africains par la justice française qui se disait incompétente -ce qui est vrai par ailleurs-, cache une vérité inavouée: il faut sauver le soldat Sarkozy. Ambiance.
Les affaires Woerth/Bettencourt, Karachi et mallettes d’argent en provenance d’Afrique sont autant d’affaires qui risquent de faire plonger le roitelet élyséen en 2012, enlisé déjà dans les sondages et dont les conseillers toxiques -passez-moi l’expression-, bottent en touche lorsqu’il faut vraiment parler de ces dossiers sur le fond. A l’évidence, sentant le vent changer, la fébrilité évidence du 55, rue du Faubourg Saint-Honoré s’est manifestée. Tout d’abord, avec les élucubrations ou plutôt le récit exotique sans plage, ni relief ni sable blanc, encore moins de coquillages et de crustacés d’un Robert Bourgi envoyé au front sans aucune argumentation fiable…
Pour Robert Bourgi, les mallettes, les cercueils, les djembés, les statuettes voire les tam-tams bourrés d’espèces sonnantes et trébuchantes en provenance d’Afrique, tout comme le nuage de Tchernobyl se seraient arrêtés aux frontières de la France l’Elysée. Les transferts d’argent se sont arrêtés lorsque monsieur vertueux est entré à l’Elysée. Comme par hasard. Il suffit d’éplucher le dossier pour comprendre que c’est de l’esbroufe. Mais pourquoi en 4 ans d’Elysée, sur les « biens mal acquis », la justice n’a jamais rien fait ? Pourquoi seulement maintenant ? Trouver des réponses à ces questions est aisé.
Néanmoins, sans vouloir jouer les justiciers, l’action faussement philanthropique de Nicolas Sarkozy en Libye lui retombera très vite sur la face. Il est plutôt l’organisateur d’un génocide. La Libye c’est l’Afrique, et c’est lui qui a envoyé l’homme d’affaires franco-libanais Zied Takieddine, selon les dires de ce dernier, pour négocier avec Mouammar Kadhafi. Aujourd’hui, pour effacer toutes ces affaires françafricaines, il ordonne aux juges, sans doute, de procéder par une justice spectacle, avec ce qui s’est passé dans le 16e arrondissement de paris, Avenue Foch, dernièrement.
Plusieurs véhicules appartenant à la famille du fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema ont été saisis par les juges français enquêtant sur les « biens mal acquis ». Des saisies qui ont suscité de vives protestations de la Guinée équatoriale. Et pour cause. Aller perquisitionner la maison d’un chef d’Etat en fonction, il faut oser. Sans défendre les détournements éventuels d’argent, c’est du mépris. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy, depuis son discours de Dakar, a toujours méprisé les Africains, avec la bénédiction de certains.
Cette gesticulation sauvera-t-elle le bourreau des Africains ?