Pour quelle réalité ? Le dernier haut-fourneau lorrain en activité, spécialisé dans la fabrication d’acier à très haute valeur ajoutée, ferme aujourd’hui pour une durée indéterminée.
Pertes d’emplois, disparition de savoir-faire, précarisation des bassins de vie, cette annonce est un coup très dur pour les salariés et les autres activités de la région. Après la fermeture du site de Gandrange et la prolongation de l’arrêt du second haut-fourneau de Florange, cette décision pourrait signifier la disparition de la « filière liquide » d’excellence dans la région. Pourtant, dès les annonces de fermeture des installations de Gandrange, en février 2008, le président de la République avait promis que le site et les emplois resteraient en France, envisageant même que l’État se substitue au groupe pour la prise en charge de certains investissements.
Ce manquement à la parole donnée – à l’instar des engagements partiellement tenus chez Renault Sandouville, autre usine où le chef de l’Etat s’était déplacé pour annoncer – rend plus douloureuse encore la désindustrialisation à l’oeuvre dans le pays. Depuis 2007, le Gouvernement n’a défini aucune stratégie pour préserver et développer notre appareil productif, opérer sa conversion technologique et écologique, rapprocher les entreprises, les universités et les centres de recherche, forger les filières d’avenir et leur donner l’armature financière pour innover et exporter.
Notre industrie a besoin d’une politique industrielle cohérente et ambitieuse, orientée vers le long terme, au service des hommes et des produits, pas des actionnaires et du profit. La réindustrialisation de la France est au coeur du projet socialiste pour 2012. Plusieurs changements forts y sont énoncés : la création d’une banque publique d’investissement industriel déclinée sous forme de fonds régionaux et dont les prêts seront conditionnés (plans de maintien ou de création d’emplois, encadrement des dividendes, excellence environnementale et sociale) ; la modulation de l’impôt sur les sociétés selon que les bénéfices sont réinvestis ou distribués aux actionnaires ; la mise en place du principe « délocaliseur-payeur » ; la formation des salariés et la création d’une véritable sécurité sociale professionnelle.
Face à l’urgence économique et sociale, il y a urgence pour l’industrie en France. Le Gouvernement doit agir : la Lorraine et l’ensemble de nos régions ont besoin d’un Gouvernement de volonté, non de passivité.
[Communiqué PS National, Guillaume Bachelay, secrétaire national à l'Industrie et aux nouvelles technologies]