Un vrai malaise à la RVF

Nicolas de Rouyn, dans un article plus triste que sévère, (ICI), évoque une question récurrente de la presse du vin : les liens avec les annonceurs.

Il prend l'exemple évident du site 1855.com qui, bétonné financièrement par des actionnaires de très haut niveau, n'en traite pas moins ses clients par-dessus la jambe, comme nous l'avons déjà écrit ici depuis des années et maintes et maintes fois.

Que ce site, qui a racheté chateauonline fasse de la pub dans la RVF, soit. Après tout, s'il fallait contrôler l'éthique de tous les annonceurs, on ne serait pas sorti de l'auberge. Quoique…

Mais que ce site soit cité dans les 6 meilleurs sites de vente de vin sur internet, c'est simplement un dépassement inouï de l'entendement.

Depuis des lustres, ici ou sur LPV, sur d'autres blogs ou forums, même sur le forum Squire/Parker, on ne lit que plaintes de clients bernés, devant attendre des mois et des mois pour recevoir une marchandise payée à la commande, et même des clients ayant été obligés d'acter en justice (donc des frais) pour récupérer leurs sous ou leurs vins.

On s'était levé à l'époque contre ce site qui vendait ce qu'il n'avait pas en stock, alors que Millesima et tant d'autres bien plus sérieux eux, ne vendent que ce qu'ils ont déjà acquis. Bien sûr, on m'a menacé d'un procès pour diffamation et cie, mais en fait, rien n'est venu.

Bref, quiconque est dans le vin sait qu'il faut être particulièrement précautionneux avec ce site, et c'est là encore un bel euphémisme. Si donc la RVF a maintenant des journaleux qui ne savent même pas cela, va falloir dare dare revoir leurs CV mal lus ou tronqués !

Quelle est alors la solution à cette totale incongruïté ? Simplement que la direction publicitaire a probablement des liens avec la direction éditorialiste.

En mots plus simples : coco, on a de la pub de "X", donc tu le cites à l'occasion dans tes "best of".

C'est certes résumé sommairement, mais tout le monde a compris.

L'extension naturelle d'une telle évidence est que cela doit forcément marcher aussi dans le secteur des producteurs-annonceurs. Là, cela devient grave, car la crédibilité de la plus ancienne revue de vin en France, et la plus "officielle", en prend un sacré coup.

Monsieur Saverot : comme moi, vous savez pertinement que 1855.com n'a pas à être cité dans les 6 meilleurs sites de vente de vin en ligne. Ou vous n'avez pas été informé de cela avant impression - et là, va falloir revoir quelques procédures - , ou vous avez donné votre accord implicite ou explicite à une telle ânnerie en oubliant que depuis quelques années, il y a le web, ses outils, ses intervenants, ses censeurs.

On n'ira pas jusqu'à exiger un mea culpa pour "insultes à notre intelligence", mais au futur, ce serait bien d'éviter de telles collusions, quand bien même il vous sera facile de dire que rien ne prouve qu'il y a eu collusion : mais là, ce serait vraiment nous prendre pour de sacrés charlots !