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Pont du Wouri :Aux origines de l’attaque

Publié le 03 octobre 2011 par 237online @237online
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Pont du Wouri :Aux origines de l’attaque C’est un armurier parti de Limbé la veille qui aurait provoqué la panique de jeudi dernier sur le pont du Wouri à Douala.Comme au cinéma. Le film des évènements qui ont distillé la peur et la panique à Douala et Buéa jeudi 29 septembre 2011 est bouleversant de ses révélations. Si du moins l’on devait s’en tenir à une reconstitution autorisée. Tout commence la vielle, mercredi, à Limbé. Aux alentours de 20 heures, un individu non identifié arrive à bord d’une voiture sans immatriculation- vraisemblablement une Toyota Carina E- au poste de police de la base navale. Il est stoppé net. Il sort son téléphone portable.Quelques minutes plus tard un militaire- dont l’identité est, à ce qu’il semble, connue, mais n’a pu être révélée à La Nouvelle Expression- sort de la base, prend les commandes de la voiture, et effectue son entrée. Il n’est pas n’importe qui. Pas tant par son grade : marin, il est l’équivalent d’un sergent, (ou tout au plus d’un sergent-chef) selon nos informations. Il se trouve qu’il est en plus l’armurier de la base navale. Il soulage l’armurerie d’une partie de son contenu : des fusils et des grenades. Puis, il quitte la base sans éveiller le moindre soupçon. Selon toute probabilité, il se dirige d’abord vers Buéa. Il dépose, au siège d’Elections Cameroon, deux grenades, apparemment prêtes à l’usage. L’étrange découverte au quartier général de l’antenne locale du «  gendarme » des élections met en branle l’appareil administratif et sécuritaire de la ville. L’affaire est désamorcée le lendemain.

Riposte

Jeudi aux aurores, l’armurier de la base navale de Limbé met le cap sur Douala. Entre 5 h et 5h30mn, il s’installe sur le pont du Wouri. En treillis, il dévoile les motifs avoués de ce qui sera quelques minutes plus tard une véritable insurrection : le départ du pouvoir de Paul Biya est exigé sur des supports divers (banderoles, pancartes). Des détonations à répétition retentissent. L’insurgé tire en l’air. Et fait ses premières « victimes » : des automobilistes voient les clés de leur véhicule arrachées et, pour certaines, jetées dans le fleuve. Ils sont en tout cas tenus en respect. Inévitablement, la circulation est perturbée, du fait des bouchons sur cet axe stratégique à plus d’un égard. Entre-temps, l’alerte est sonnée au cœur du dispositif sécuritaire de la capitale économique.

La riposte s’organise de part et d’autre du pont. Sont alors mobilisés : la gendarmerie, la marine, la police, le Bataillon d’intervention rapide (Bir). Les consignes du haut commandement sont claires : se garder d’abattre le rebelle en treillis. L’armurier de Limbé est cerné. Pris en tenaille. Il plonge dans les eaux du Wouri… Sous le regard des forces de sécurité en faction. Le dégel. Progressivement la circulation se rétablit dans ce qui est son cours normal quotidien. La fouille du véhicule non immatriculé qui s’organise aussitôt vient établir ses vérités : la quantité, l’origine et l’état d’utilisation des armes. Dans les rangs des forces de l’ordre, la conclusion conduit vers la thèse avancée par Fai Yengo Francis s’agissant du nombre «  d’assaillants » impliqués dans cette opération : un «  individu en treillis militaire ». Au milieu d’un sentiment d’incrédulité largement répandu. Les Doualais parlent tantôt de trois, tantôt de cinq...

Mutisme

Il est vrai que la stratégie de communication des autorités n’est pas pour peu dans la montée de plusieurs vagues de rumeurs. Avec leurs lots de revendications. De récupérations à forte teneur politicienne aussi. Dans les allées du pouvoir, il est rapidement convenu, de laisser la responsabilité au gouverneur du Littoral de livrer la version officielle de l’affaire. Message subliminal : il s’agit d’une affaire bien localisée qui ne nécessite pas la montée au créneau des figures du pouvoir aux fonctions étendues à l’ensemble du corps gouvernemental. D’où le mutisme sur ce sujet, d’Issa Tchiroma Bakary. Le ministre de la Communication, et non moins président du Front national pour le salut du Cameroun (Fnsc), en déplacement à Garoua -où il préparait un « meeting d’anthologie » pour appeler ses partisans à voter pour le Paul Biya le 9 octobre- a pourtant regagné Yaoundé, toutes affaires cessantes, dès la survenue de l’évènement du pont sur le Wouri…

Mais, parmi les autorités, deux camps ont offert leur vision de cette communication : une conférence de presse pour certains, un communiqué de presse pour d’autres. Les seconds l’emportent quasiment de justesse. On est bien loin du schéma qui avait prévalu, en mars 2011, lors du braquage de l’agence Ecobank de Bonabéri, une banlieue de Douala. Après les précisions et les précautions d’urgence du gouverneur et du commandant de la deuxième région militaire, une « communication gouvernementale » avait alors été organisée, planifiée, délivrée sous l’encadrement vigilant d’Etoudi. Les enjeux, il est vrai, ne sont pas les mêmes.


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