La célébration annoncée par le chef de l’Etat n’a pas eu lieu le 1er octobre dernier. Dans un mémorandum adressé au président de la République, les chefs supérieurs évoquent des revendications propres aux régions anglophones du Cameroun ainsi que l’option du fédéralisme.
Promesses non tenues. Et conséquence, la commémoration ignorée ( ?) du cinquantenaire de la Réunification des parties occidentale et orientale fait des vagues dans les deux régions anglophones du pays. C’est que, lors de son adresse à la nation du 17 mai 2011, le président de la République, Paul Biya annonçait que, «Notre idéal de paix nous incline en effet à privilégier la concertation ou la négociation.» plus loin, l’homme du 6 novembre 1982 précise que «Le 31 décembre dernier, je vous ai annoncé que nous célébrerions cette année le Cinquantenaire de notre indépendance, prélude à notre
réunification, et que les commémorations trouveraient leur apothéose lors de notre Fête Nationale.» Une promesse qui pour les citoyens camerounais d’obédience anglophone présageait de la célébration de l’anniversaire de la réunification des deux Cameroun à Foumban, le 1er octobre 1961, au même titre que la fête de l’unité nationale. Un rendez-vous manqué.
En prélude à cette commémoration, la polémique avait gagné les milieux des deux régions anglophones du pays. C’est dans cette logique qu’un mémorandum des élites traditionnelles de la région du Sud-Ouest a été envoyé au président de la République au terme d’une concertation entre les chefs de cette région le 20 juillet 2011. A priori, la correspondance validée par le chef supérieur des Bakweris invite le chef de l’Etat à retenir la ville de Buea comme site de célébration de la commémoration du cinquantenaire de la réunification du Cameroun anglophone et francophone. Parce que, à en croire l’honorable Ray Ikundi, que cite l’hebdomadaire the sun cite, «Tout a commencé à Buea. C’est dans cette ville que la délégation du Cameroun occidental a été constituée.»
Prés de trois mois plus tard, les ressortissants des régions anglophones du pays ignorent le débat du lieu de célébration pour l’évocation de la cause anglophone et « du mépris du pouvoir anglophone sur les régions anglophones, comme l’indique une source proche de la chefferie supérieure Bakweri. Le mémorandum tenu secret par les chefs traditionnels anglophones «jusqu'à ce qu’il parvienne au président de la République.» livre ses premières indiscrétions.
Plutôt que la sécession prônée par des organisations comme la Southern Cameroon national council (Scnc) et le British Southern Cameroon Liberation Movement (Bsclm) ou la décentralisation quelques fois soutenue par des ressortissants proches du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), les ressortissants des deux régions anglophones conviennent de mener un plaidoyer pour l’adoption du fédéralisme. Question à en croire, une élite anglophone proche de l’Université de Buea de prendre en compte le fait que «les régions anglophones, comme toutes les autres du Cameroun, ont chacune des potentiels économiques qui pourraient contribuer à leur développement et à celui du pays tout entier à condition que leur exploitation soit mieux gérée.» en outre, de nombreuses élites du Nord-Ouest et du Sud-Ouest estiment que l’adoption de cette option politique permettrait aux régions anglophones du Cameroun d’affirmer leur identité « dissolue dans la gestion centralisée que nous impose le pouvoir détenu depuis 50 ans par les francophones.»
Joseph OLINGA
Follow