Présidentielle 2011 : La campagne roule en moto

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Les «benskineurs» font partie des acteurs du show électoral. Samedi, 24 septembre 2011. Albert Dzongang, candidat de la Dynamique pour la renaissance nationale lance sa campagne à Douala. Tout au long de la journée, celui qui se présente comme le candidat des «bendskineurs» est entouré d'une cohorte de conducteurs de mototaxis qui klaxonnent, crient et scandent son nom. Ils sont plus d'une centaine. Vêtus de tee-shirts de couleur jaune qui portaient une photo de Albert Dzongang, les «bendskinneurs» l'accompagnent jusqu'au stade annexe omnisport de Douala où le candidat de la Dynamique a fait son premier meeting de campagne. La scène a aussi été observée lors du meeting du Mouvement progressiste (Mp) du candidat Jean Jacques Ekindi, samedi dernier. Vêtus des tee-shirts de couleur blanche, les conducteurs de mototaxi n'ont pas manqué d'accompagner le «chasseur de lion» lors de son premier meeting de campagne à Douala. Le phénomène est devenu de plus en plus fréquent à Douala. Depuis le lancement de la campagne électorale, certains conducteurs de mototaxi ne vivent qu'au rythme de cet évènement politique. «Le matin, je viens d'abord à la permanence du parti me renseigner du programme de campagne de la journée. Puis, je vais travailler. A l'heure du meeting, mes collègues et moi interrompons le travail. Nous escortons le président Bernard Dzongang jusqu'au lieu du meeting, assistons au meeting et lorsqu'il s'achève, nous retournons à notre occupation initiale», explique Janvier Defeussi rencontré à la dépendance de la Dynamique. A en croire Augustin Ngounou, les conducteurs de mototaxi partisans de Bernard Dzongang sont répartis dans tous les quartiers. Ils ont à leur tête un chef d'équipe qui est en contact avec la direction du parti, et leur donne la conduite à suivre. C'est d'ailleurs ce qui justifie sa présence à la permanence de la Dynamique ; lui le chef du groupe des «bendskineurs» de Bonabéri. Contrairement à ces derniers, fidèles à un seul parti politique, Alain T., conducteur de mototaxi rencontré au carrefour Bonakouamouang à Douala, dit n'avoir de préférence pour aucun parti politique. «Dès que je vois mes collègues regroupés autour d'un leader politique, je m'introduis dans la caravane. L'essentiel pour moi c'est de trouver mon compte», indique t-il. Ce qui pour lui se résume soit à avoir du carburant dans sa moto, ou encore à percevoir de l'argent de cette formation politique. Un point de vue qui n'est pas partagé par tous. «Ce sont des adhésions spontanées. Nous n'avons rien en retour. Nous souhaitons juste que Bernard Dzongang soit président pour accomplir les promesses qu'il nous a faites», explique Honoré Fabien. Pourtant, certains conducteurs de mototaxi disent percevoir la somme de 5.000Fcfa à chaque sortie du candidat Dzongang. Ce que dément François Honoré Sumo, le directeur de campagne de Bernard Dzongang. D'autres, à l'instar de ceux enrôlés par le Mp ont reçu la somme de 1.000Fcfa. A coté de ceux-ci, certains conducteurs de mototaxis ne se sentent pas concernés par ce déploiement de leurs collègues. Pour cette autre catégorie, les journées sont ordinaires, se suivent et se ressemblent. «Certains hommes politiques font des promesses qu'ils ne tiennent pas. Ils promettent de donner de l'argent après la manifestation ou le tour de ville. Ce qu'ils ne font pas toujours», explique Patrick M., un mototaximan.
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