Quoique le deuxième débat n’ait pas réalisé une audience aussi importante que le premier (en prime time sur France 2), il a assuré à François Hollande une exposition en ligne comparable. Enfin, la progression des fans sur facebook et des followers sur twitter est favorable à François Hollande suivi dans l’ordre par Martine Aubry et par Ségolène Royal.
LES TEMPS FORTS DE LA SEMAINE ECOULÉE.
La semaine médiatique demeure très favorable au PS, avec les retombées de la victoire aux sénatoriales, un deuxième débat perçu comme un symbole de Primaires jugées réussies, les déboires de l’UMP et de Nicolas Sarkozy (défaite électorale et division de la droite, affaires Karachi et Bettencourt, mauvais sondages…). En toile de fond, toujours très présents, la crise de la dette et les déboires de Dominique Strauss-Kahn (confrontation avec Tristane Banon et son interview au JT de TF1, le 28 septembre).
Sujet politique le plus visible sur Internet en début de semaine : les médias en ligne ont salué une « victoire historique » de la gauche (France info) et volontiers parlé de « séisme politique » (Midi libre). Cette victoire a été principalement perçue par les commentateurs comme « une traduction dans les urnes de la poussée constante, ces derniers années, de la gauche dans toutes les élections locales » (Nouvel Observateur) et comme une expression de la « grogne des élus locaux » échaudés par la réforme territoriale et la suppression de la taxe professionnelle, et confrontés sur le terrain à l’impopularité de Nicolas Sarkozy et de sa politique (lefigaro.fr <http://lefigaro.fr> ).
SIGNE AVANT-COUREUR AVANT UNE POSSIBLE ALTERNANCE.
Ce succès socialiste a été interprété comme « un sévère avertissement pour la droite » (RTL). Les médias en ligne ont largement relayé les divisions de l’UMP, notamment à Paris : « A Paris, la droite se déchire déjà » (lejdd.fr/TF1 <http://lejdd.fr/TF1> ), « vent de panique à droite » (leparisien.fr <http://leparisien.fr> ), « L'UMP tiraillée par des forces contraires après la défaite aux sénatoriales » (lemonde.fr <http://lemonde.fr> ).
Enfin, les médias en ligne ont vu dans ce revers de l’UMP un signe avant-coureur d’une possible alternance en 2012, avec une large reprise de la déclaration d’Harlem Désir parlant de « répétition générale avant la bataille de 2012 » (leparisien.fr <http://leparisien.fr> ). Faisant le lien avec les affaires qui touchent l’entourage proche de Nicolas Sarkozy, les commentateurs s’interrogent désormais ouvertement sur la solidité de son leadership à Droite : « les nuages s’accumulent pour lui. Les affaires se multiplient et visent désormais ses amis proches ainsi que son mentor, Edouard Balladur (…). Le label UMP est devenu un repoussoir. Quant aux sondages, ils restent scotchés autour de 30% en moyenne. Les Français confrontés à la crise semblent ignorer son succès en Libye » (Blog de J.-F. Achilli).
VU PAR LES INTERNAUTES.
Les internautes s’interrogent sur les conséquences de l’élection sénatoriale : anecdotiques (la nomination de Douillet au Ministère des sports, qui fait se gondoler la toile) ou plus sérieuses (réforme du Sénat, présidentielles). Le Sénat n’étant pas perçu comme une institution des plus modernes, les commentaires acerbes ne manquent pas, y compris chez les blogueurs et les journalistes : absence de parité, cumul des mandats, coût de l’institution pour les citoyens…
Les internautes moins politisés oscillent également entre espoir et franche désillusion vis-à-vis du politique. Cette élection trop éloignée des citoyens a tendance à laisser une majorité d’entre eux de marbre. Le commentaire le plus courant démontre une certaine lassitude (« ça ne changera rien pour nous »), quand il n’est pas assorti de saillies plus populistes, mais néanmoins révélatrices d’un sentiment partagé par une frange non négligeable de la population : « le Sénat ne sert à rien, les Sénateurs sont des politiques comme les autres et se goinfrent aux dépens du peuple ».
GRÈVE DANS L’ÉDUCATION NATIONALE.
Visibilité forte mais ponctuelle sur Internet. Au-delà des articles récurrents sur le « malaise » et le « désarroi » des professeurs confrontés aux suppressions de postes, Les médias en ligne ont particulièrement insisté sur la participation à la grève des enseignants du privé : « Public et privé contre les suppressions de postes » (France 2). Une situation « inédite » (Parisien), « Front syndical uni » (La Croix) ; « Même le privé participe ! » (France Info). Le Monde a souligné en fin de semaine le retour des enseignants « vers le PS et la Gauche », avant tout motivé par la haine qu’ils vouent à Nicolas Sarkozy : « Je ne peux plus travailler pour une République qui crache sur ses valeurs et sur ceux qui sont chargés de les appliquer. Hollande, Royal ou Aubry, peu importe, mais, par pitié, que l'on cesse d'assassiner l'éducation des jeunes ! », clame Aurélie, enseignante de 30 ans à Créteil. »
VU PAR LES INTERNAUTES
Si ce type de grève suscite toujours certains réflexes anti-profs ou anti-fonctionnaires, elle semble plutôt soutenue par les internautes. Le mécontentement et le contexte général qui n’est guère favorable à Nicolas Sarkozy semblent favoriser les réactions de sympathie pour tout ce qui peut embarrasser le gouvernement. Le sentiment général révèle finalement que l’actuel Président semble avoir poussé si loin dans leurs retranchements les différentes catégories de la population, qu’il parvient à faire voler en éclat certaines idées solidement ancrées dans l’histoire de la Ve République : magistrats et policiers défilent ensemble, les enseignants du privé rejoignent ceux du public… Et les politiques de la majorité présidentielle, recalés du gouvernement ou sentant le vent tourner, tentent de rattraper le mouvement social. Les citoyens semblent cependant plus que dubitatifs face à ce que pourrait faire la gauche, si elle parvenait au pouvoir en 2012, eu égard à la faiblesse de ses marges de manœuvre.
PRIMAIRES PS : LE DEUXIÈME DÉBAT.
Forte visibilité sur Internet mercredi 28 et jeudi 29 septembre avec, avant le débat, de nombreuses reprises du sondage Ipsos favorable à François Hollande : « François Hollande consolide son avance sur Martine Aubry » (lemonde.fr <http://lemonde.fr> ) ; « Hollande accroît son importante avance » (Parisien). Après le débat, les commentateurs ont jugé l’exercice réussi et apprécié des échanges moins corsetés et plus vifs : « les candidats se lâchent enfin » (LCI) ; « Les 6 candidats affichent leurs divergences » (France 24).
La prestation de François Hollande a été particulièrement scrutée, avec plusieurs articles s’interrogeant sur l’opportunité d’un positionnement jugé « en retrait » : « cette stratégie s’avère payante. Selon un sondage TNS Sofres pour i-Télé, 41% des personnes interrogées estiment que le député de Corrèze a été le plus convaincant des prétendants à l’investiture socialiste pour ce deuxième débat ». (JDD) / « l’ancien patron du PS en a rajouté dans un rôle qu’il affectionne particulièrement, l’homme de la synthèse, qui pioche chez ses rivaux avant d’apporter la solution médiane. Résultat, c’était rassembleur, mais un brin en dedans » (Le Parisien).
Comme les Sénatoriales, le deuxième débat a suscité un buzz négatif autour de l’UMP. Les critiques de la droite ont été jugées de mauvaise foi (« la fade riposte de l’UMP » / Nouvelobs) et perçues comme une manifestation de dépit face à des primaires citoyennes couronnées de succès et positivies pour le PS (« Primaire PS : des envieux à l’UMP » / Europe 1).
VU PAR LES INTERNAUTES
Le débat a été extrêmement commenté sur Twitter. Chaque équipe était bien rôdée, avec ses twittos déclinant les messages du candidat. Elus, soutiens ou simples sympathisants, chacun a somme toute joué sa partition. Il est à souligner qu’à l’issue de ce débat, certaines opinions sont partagées par des internautes de sensibilités diverses : Ce débat a été plus animé que le précédent - François Hollande n’a pas souhaité polémiquer directement avec les autres candidats ni participer aux cacophonies ponctuelles - Le clash entre Martine Aubry et Arnaud Montebourg a été très commenté entre les partisans de l’une et de l’autre - Le débat a été commenté par de nombreux twittos de droite, élus comme militants. De manière presque systématique, pour eux c’est Manuel Valls qui a tiré son épingle du jeu, avec ses propos sur la sécurité, la TVA sociale et l’immigration. Invariablement sont postés des messages déplorant le manque de propositions des Socialistes, à l’image de Jean-François Copé lui-même.
HADOPI
Sujet très visible en ligne jeudi, surtout du fait de nombreuses réactions – hostiles – des internautes. Sur les sites de médias en ligne généralistes, cette actualité a en revanche fait l’objet d’un traitement plutôt favorable : « Menacée par le PS, l'Hadopi affiche sa "confiance" après un an d'activité » (Le Parisien / Le Point) ; « Piratage : un demi-million de Français repérés par Hadopi » (Le Figaro).