Marguerite Duras n'a jamais vraiment été ma tasse de thé. Sachant cela, ses inconditionnels passeront outre cet article, en arrêteront même ici la lecture, et se précipiteront probablement au Vieux Colombier dans les jours qui viennent. Grand bien leur fasse ! Les autres seront à mon sens inspirés de jeter un oeil aux quelques lignes qui suivent avant de réserver leur place...
"La pluie d'été" est donc l'adaptation scénique du roman de Marguerite Duras édité en 1990, lui même né du film "Les enfants" déjà réalisé par l'écrivain en 1984. L'histoire met en scène une famille d'immigrés italo-slaves installés dans un pavillon de l'assistance sociale à Vitry-Sur-Seine dont le fils aîné, en quête d'absolu quitte l'école ("parce qu'on y apprend des choses qu'on ne sait pas") et le domicile familial... Difficile de résumer le propos de l'auteur qui, sous couvert d'analyser et comprendre une catégorie socio-professionnelle, porte un regard hautain, condescendant, moralisateur et très vite insupportable sur le prolétariat, et se perd, nous perd, dans une pléiade de thèmes totalement indigeste. Savoir, inceste, immigration, éducation, religion, banlieues... J'en oublie, cela part dans tous les sens, nous avons droit à tout.
Evoluant dans un espace très "théâtre subventionné" déjà bien vu (plateau nu peuplé de tuyaux, toilettes et balayettes, lavabos, gazinières...), mis en scène par Emmanuel Daumas dont le travail s'avère honnête nonobstant quelques facilités, les six interprètes n'ont pas assez de leur talent certain pour décrisper le spectateur durant les deux heures vingt que dure cet interminable gloubiboulga (qui en paraît bien quatre !).
Définitivement non...
Au Vieux Colombier jusqu'au 30 octobre.
Photos : Cosimo Mirco Magliocca