Wolves in the Throne Room
Celestial Lineage
Southern Lord
États-Unis
Note : 8/10
par Julien Lamoureux
Wolves in the Throne Room (WITTR), groupe formé des frères Nathan (voix, guitares) et Aaron Weaver (batterie, synthétiseur), fait partie des formations de l’heure dans le métal extrême américain. Comment expliquer la notoriété qu’a gagnée ce groupe hors de la scène métal et les critiques positives venant autant des médias underground que du New York Times depuis la sortie de l’album, Two Hunters, en 2007? On a qu’à écouter leur plus récente œuvre, Celestial Lineage, pour comprendre pourquoi le tapage de ce groupe dépasse celui de leur garage.
Cet album allie autant la brutalité des blast beats et des guitares à grande distorsion de la vague du black métal norvégien du début des années 90 qu’à des moments de toute autre atmosphère. De plus, la voix féminine de Jessika Kenney ajoute une dimension intéressante à la touche du groupe. Les deux frères se distinguent aussi de leurs prédécesseurs par leur attitude : finis les maquillages, les costumes et les surnoms! Le groupe s’éloigne aussi des thèmes anti-religieux prônés par les Burzum et autres Mayhem pour parler plutôt de la nature et de la déconnection de l’homme moderne par rapport à celle-ci. On se retrouve donc devant un groupe de black métal atmosphérique qui, bien que critiqué par les puristes qui ne le trouvent pas assez fidèle au genre, offre un style très intéressant.
Préparez-vous en conséquence : pour l’apprécier à sa juste valeur, il faut écouter ce CD avec l’attention la plus totale. Branchez vos écouteurs, éteignez les lumières, étendez-vous dans un endroit confortable et fermez les yeux pour les 49 prochaines minutes…
Le premier morceau, Thuja Magus Imperium, représente assez bien l’album. Après une intro de trois minutes dans laquelle le synthétiseur, la guitare et la voix de Kenney se mêlent à merveille, les frères se mettent en marche, alliant solos et voix criarde presque sans interruption pour les quelque neuf minutes restantes. Après la très courte, mais aussi très planante Permanent Changes in Consciousness, les chansons s’enchaînent, tantôt douces, tantôt agressives, pour finir avec deux pièces de plus de dix minutes.
Les gars de WITTR ont vraiment le tour pour créer une image dans la tête de l’auditeur. Chaque moment plus mélodique est accompagné du bruit du vent, du crépitement du feu ou du chant des oiseaux, si bien qu’on n’a aucune peine à se sentir dans l’atmosphère recherchée.
Par moments, on trouvera que les chansons se mêlent et se ressemblent toutes tant la formule utilisée est répétée tout au long de l’album. C’est qu’une première écoute ne suffit pas à déceler toutes les particularités intéressantes se trouvant sur Celestial Lineage. La finale épique de Subterranean Initiation, les longues notes à la drone métal de Prayer of Transformation et l’excellente Astral Blood donnent à l’auditeur les arguments nécessaires pour se replonger dans l’écoute.