Quand souffle le vent du nord est un roman très inégal. Il contient de nombreuses promesses qu’il ne tient pas.
En effet, l’idée de base est intéressante et actuelle. À l’heure des rencontres par Internet, un échange de mails entre inconnus ne peut que titiller l’imagination du lecteur, qui se prête au jeu des devinettes : vont-ils se rencontrer dans la « vraie » vie ? Vont-ils se plaire ? L’autre intérêt de ce roman est son rythme. Bien que la correspondance entre les protagonistes s’étale sur une année entière, les discussions sont piquantes et les répliques bien senties, ce qui laisse peu de place à l’ennui. Le lecteur perd complètement la notion du temps et passe rapidement d’un chapitre à l’autre.
Par contre, d’autres aspects sont plus déplaisants. Le roman met le lecteur dans une position d’attente et d’interrogation parfois difficile à tenir. On a l’impression que les choses n’avancent pas assez vite. Emma et Léo ne cessent de parler de leur prochaine rencontre mais rien ne se concrétise. Le lecteur est le spectateur d’une danse qu’il est obligé de subir : un pas en avant deux pas en arrière, ce qui le laisse sur sa fin. Enfin et c’est le plus dommage selon moi, Quand souffle le vent du nord n’apporte rien au lecteur. Ce roman permet de passer un peu de temps hors du quotidien mais il ne laisse aucune marque permanente. Au final, là où le lecteur s’attend à trouver une histoire du type comédie romantique, il se trouve face à un roman banal avec beaucoup de discussions pour rien puisque chacun continuera à vivre sa vie comme si l’autre n’en avait jamais fait partie.
Quand souffle le vent du nord - Daniel Glattauer - Grasset - 2010