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La cassette à Paul

Publié le 03 octobre 2011 par Dodo44

La cassette à PaulDe toutes les formes de culpabilité en vogue, c’est l’ubiquité qui s’est fait récemment traiter de bog. Par nulle autre qu’une cliente au bord de l’épuisement à force d’être partout, sauf dans l’instant présent. Avec la démarche de coaching, elle espérait réussir à se détendre et retrouver sa joie de vivre dans l’ici et maintenant.

Par définition, l’ubiquité est la capacité d’être à plusieurs endroits en même temps. Ce don si banal pour tout dieu ou déesse constituait un but infernal pour celle qui nous intéresse.

En effet, la jeune femme qui me racontait son tourment n’y voyait là rien de ragoûtant. Imaginez son désarroi. Lorsqu’elle faisait une sortie avec son nouvel amoureux, une voix en elle l’assaillait de questions. Pourquoi rester en ville? Il fait beau. Pourquoi ne pas aller sur le bord de l’eau?

Se sentant alors coupable de ne pas profiter de la nature, elle parvenait à convaincre son conjoint de la suivre à la campagne. Devinez quoi? Eh oui! La même voix lui faisait des reproches. On s’ennuie à mourir ici! Ça serait plus vivant au cinéma! Allons, partons!

Je compatissais à son sort, ayant moi-même déjà pratiqué ce sport.

Une pause dans son récit me permit de lui demander : Quelle partie de toi se sent coupable ainsi? Après un moment de réflexion, elle dit avec candeur : C’est la partie de moi qui a envie de ne rien faire.

Je poursuivis : Comment appellerais-tu cette envie?

Bref silence. Puis vint cette confidence : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé la nature. J’adore m’asseoir sur le bord de l’eau et contempler la beauté du paysage. Ça me relaxe…

Son intonation détendue m’inspira ceci : Au fait, cette voix qui veut que tu sois ailleurs, elle appartient à qui?

Cette question eut un effet inattendu.

La jeune femme déclara sans hésiter : À Paul! Elle appartient à mon ex-conjoint! Un éternel insatisfait. Il ne tenait pas en place. Ce que j’entends dans ma tête, c’est la cassette à Paul! Pour l’arrêter, il me suffit d’apprécier où je suis.

Elle fit aussi un lien amusant : Hier, en rangeant le salon, devine ce que j’ai trouvé? Deux cassettes vidéo qui lui appartiennent. Pour m’en rappeler, je vais garder celle qui porte déjà son nom!

Quand il m’arrive encore de vouloir être ici et ailleurs, je fais le silence en ma demeure. J’entends alors le murmure omniprésent de mon cœur.

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Filed under: Coaching déboguant

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