Brunschwig - Ricci © Futuropolis - 2011
Dans la seconde moitié du XXI siècle, Monplaisir est une immense cité dédiée aux plaisirs, à la luxure, sans limites morales, mais pas sans police. Ainsi l’a voulu Springy Fool son dirigeant. Déguisé en Lapin Blanc et secondé par une Intelligence Artificielle, bien entendu nommée A.L.I.C.E., il contrôle totalement ce paradis de l’onanisme. Les interventions policières se déroulent sous l’œil des caméras de télévision, transformant une opération de police en jeu de télé-réalité où les touristes parient sur qui va survivre ou mourir. Si pour les millions de touristes venus de toute la galaxie, Monplaisir répond à la promesse d’être « le dernier endroit de la galaxie où l’on peut s’amuser », ce n’est pas le cas pour ceux qui y travaillent. Ils procurent du plaisir aux autres pour en vivre, souvent pour survivre, jusqu’à en mourir… aux mieux à se prostituer ou vendre son corps aux tatoueurs publicitaires.
Zach veut suivre l’exemple de son idole, le justicier Overtime (héros de fiction des années 2020) qu’il voit à ses côtés. Pour lui, Monplaisir, c’est intégrer l’Académie de Police pour devenir un Urban Interceptor, agent considéré comme l’élite des policiers de la galaxie. Il y découvre le racisme, la solitude forcée, le système de castes. Il fait également le triste constat qu’il n’est pas dans une bonne police mais dans une police spectacle. Peut-être aura-t-il l’occasion de faire ses preuves dans cette enquête qui débute… deux corps de jeunes femmes ont été retrouvé atrocement mutilés…
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L’univers d’Urban était en latence depuis presque 30 ans. A 15 ans, Luc Brunschwig écoute Sin City d’AC/DC. Ce titre lui inspire un univers, il rédige un scénario qu’il présente à Guy Delcourt en 1991. Entre temps, Franck Miller réalise son Sin City… il faut rebaptiser le projet qui finit par voir le jour chez Les Humanoïdes Associés (1999 : publication du premier tome d’Urban Games). L’aventure s’arrête aussitôt puisque le dessinateur quitte la série. L’idée de poursuivre survit cahin-caha, aucun dessinateur ne s’engage. Et puis en 2008, juste avant de mettre à la corbeille toutes ses notes, l’auteur le relit et décide de le réécrire complètement. Comme un miracle n’arrive jamais seul, Brunschwig le propose à Roberto Ricci. C’est le premier dessinateur en 13 années qui accepte d’illustrer cet univers.
Une vision cauchemardesque d’une société de consommation et de ses dérives.
Servi par les illustrations de Roberto Ricci, l’univers d’Urban campe les décors d’une société futuriste ludique et cynique. L’architecture urbaine créée est un régal, les décors des scènes en extérieur fourmillent de détails. Des ocres-rouilles cohabitent avec des gris-verts. Le dessinateur a su matérialiser une ambiance atypique, progressivement « l’apparente bonhomie de la cité s’efface pour une noirceur plus marquée » (pour reprendre les termes de Brunschwig). Il y a ici une alchimie très appréciable entre le scénario et le graphisme. Dans cette vision futuriste, des clins d’œil permanents sont faits à notre société actuelle ou passée : La Belle et le Clochard page 18, Urban Games page 50, les références omniprésentes utilisées via les costumes des touristes (les Schtroumpfs, Spiderman…).
Pour le moment, Luc Brunschwig part sur un minimum de 6 tomes (rien de figé sur ce point).
Pour les curieux, différentes publications faites sur le blog de Futuropolis vous permettront de connaître le cheminement de Luc Brunschwig, je vous propose de découvrir ces quatre articles sur Urban : Partie 1 : Où le projet maudit va enfin voir le jour, Partie 2 : Une histoire d’amitié avec Sébastien Gnaedig, Partie 3 : 1999, Première mouture aux Humanoïdes Associés et Partie 4 : Comprendre ses erreurs et renaître de ses cendres.
Les avis d’Yvan, C… et de Manuelle Calmat sur Chronicart.
Urban
Tome 1 : Les règles du jeu
Série en cours
Éditeur : Futuropolis
Dessinateur : Roberto RICCI
Scénariste : Luc Brunschwig
Dépôt légal : septembre 2011
Bulles bulles bulles…
Les 10 premières planches sur BDGest.
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