Comment vous sentez-vous à quelques jours du
scrutin ?
Ce qui me fait plaisir c’est que les habitants sont très réceptifs. A quelques
exceptions près, ils vous reçoivent courtoisement. Mais je peux vous dire que
c’est difficile de donner son opinion au reçu de la campagne. Le socle,
l’habitude et la culture ne se changent pas en quelques jours. J’ai en tout cas
quelques avantages sur les autres candidats de par mes anciennes
professions.
L’espace consacré par les médias à votre liste
vous paraît juste ?
C’est assez bien équilibré. Par rapport à il y a 20 ans c’est la « super
démocratie » ! Quand on est bon avec les gens d’écriture on
passe.
France 3 a déclenché une vague de mécontentements
en n’invitant qu’Alain Rodet et vous-même à débattre. Les autres opposants
demande un droit de réponse. Est-ce que vous comprenez leur réaction
?
Il est difficile d’être juge et parti. Je ne vais pas crachez dans la soupe,
moi j’étais satisfait. A nous aussi ça nous est arrivé à une époque.
Effectivement il n’y a pas pu avoir de droit de réponse. C’est pour ça que je
me suis bien gardé de parler des autres candidats. Dans quelques jours France
Bleu organise un débat avec tous les candidats. A six, le risque est d’être
inaudible.
Alain Rodet a quasiment prévu une réunion par
soir. Vous en revanche vous n’en ferez aucune ?
Vous savez, l’expérience m’a appris que lors des réunions publiques vous
rassemblez deux types deux personnes : les gens de votre liste qui n’ont
pas besoin d’être convaincu et les gens du quartier. Moi je fonctionne avec le
principe des réunions « tupperware ». J’en fais cinq par semaines.
C’est plus discret, il y a plus d’écoute et on touche plus de monde avec ce
type de rendez-vous grâce au bouche à oreille. Les personnes qui y assistent
sont des apôtres qui apportent la bonne parole. Et puis je vais aussi dans les
endroits où on ne nous attend pas. On distribue nos écharpes bleues aux femmes
dans des marchés, dans les cités, devant les supermarchés.
Vous avez donné une écharpe à Béatrice
Martineau ?
Béatrice fait partie de mes deux grandes déceptions. Elle a fait preuve de
mauvaise humeur. Je lui ai offert la seconde place comme vous savez. Peut-être
n’a-t-elle pas su bien gérer les choses. J’imagine que maintenant elle se
prépare pour d’autres échéances comme les européennes.
Et la deuxième déception ?
C’est Jean-Jacques Bélézy. Non pas parce qu’il a conduit sa propre liste, mais
parce qu’il refuse toute discussion avec moi. Je suis déçu, mais je ne lui en
veux pas.
Il ne veut pas de partenariat en cas de deuxième tour, mais les évènements font
souvent que l’on change.
Est-ce que vous adhérez à son projet de tramway
pour Limoges ?
Voilà une idée sympathique mais irréalisable dans l’immédiat. Et puis il ne
faut pas oublier que dans les autres villes qui en ont un, presque tous les
commerçants présents le long des lignes ont disparu. Ce sont des travaux
monumentaux. Moi je propose autre chose. Si je suis élu ma première mesure sera
de rendre gratuit les transports tout de suite.
Le développement économique est au centre de votre
programme…
Il faut mener une véritable politique de développement économique. Tout le
monde est d’accord sauf Rodet ! L’objectif premier de la majorité
socialiste est que Limoges soit socialiste. Que les limougeauds vivent bien et
soient plus riches, ils s’en moquent. Regardez la DSU (NDLR : Dotation de
solidarité urbaine) qui a été instaurée pour permettre aux villes riches de
financer les villes pauvres. A Limoges la DSU a augmenté de 12% ! Limoges
est en train de devenir un ghetto de pauvreté. Tout développement économique
est dangereux pour la majorité socialiste.
Qui combattez-vous le plus : les socialistes
ou Alain Rodet ?
Ni l’un ni l’autre. Je combats le fatalisme et le défaitisme ambiant. Je veux
montrer qu’il y a une autre voie possible. Avec les socialistes les jeunes
partent. Nous, nous les garderons.
Est-ce que vous pensé que la monté en puissance de
Monique Boulestin est méritée ?
Je n’ai pas de jugement à porter. J’ai de bonnes relations avec elle, et c’est
une bonne adversaire. Seul Rodet a jugé de sa place dans la hiérarchie.
Que répondez-vous à ceux qui critiquent parmi vos
rangs la droite « Marsaud » ?
Comme partout, il s’agit souvent d’ambitions personnelles non assouvies.
Pensez-vous participer à un éventuel deuxième
tour ?
Je me souviens de Jospin…
(réalisé le 22 février)