Jean-Louis Borloo renonce à être candidat à la Présidentielle

Publié le 02 octobre 2011 par Jflehelloco

Au moment même où il annonçait sa décision sur TF1 un mail partait à tous les adhérents du Parti Radical où Jean-Louis Borloo nous explique les motivations de sa décision :

« Quelle est la situation aujourd’hui ? Quelle est mon analyse ? Tout d’abord, force est de constater que la dynamique des centres ne s’est pas créée : ni sur le projet, ni sur les hommes. Les raisons en sont multiples : manque de temps, malentendus, incompréhensions. J’en prends, évidemment, ma part de responsabilité. Sans cette dynamique, je ne vois pas comment une candidature centriste peut prétendre accéder au second tour et l’emporter. Je reste néanmoins convaincu que la France a besoin d’une grande formation humaniste et laïque, profondément européenne, assumant pleinement la diversité de notre pays. Les radicaux ont naturellement vocation à en assumer le leadership.

Par ailleurs, la France, comme le reste du monde, fait face à une crise sans précédent suscitant un sentiment de crainte, de repli sur soi et de peur. Elle favorise également le développement de mesures simplistes, la recherche de bouc émissaires et le populisme. S’y ajoute un climat de suspicion généralisé lié à un interminable feuilleton judiciaire qui n’épargne aucune institution. Le risque populiste, en France comme en Europe, est réel. Et je ne veux pas faire courir ce risque aux Français. Je ne souhaite pas, non plus, que certains tiennent les radicaux pour responsables d’une situation à laquelle ils sont totalement étrangers. Comme bon nombre de nos prédécesseurs je pense avoir le sens de l’Etat et être un honnête homme. »

Après cette analyse, il continue en ouvrant la porte à l’avenir, tout en rassurant sur le fait que cette décision n’est pas liée à un marchandage ou une tractation…

« Je sais que ma décision en décevra certains. Je comprends leur déception et partage leur amertume. Il aurait été bien plus facile de profiter des difficultés de la majorité, et notamment de la défaite au Sénat, pour exister et nous démarquer. Mais, c’est une lecture trop rapide et superficielle. J’ assume mes responsabilités. Je voudrais également rassurer mes amis : je n’ai rien demandé, rien négocié et surtout rien abandonné de nos convictions. Le combat pour une France humaniste ne fait que commencer. Ce combat est le nôtre et comme au début du 20ème siècle, la France a besoin de nous, de notre audace, de notre tradition d’ouverture et de notre culture du consensus. Oui, nous allons nous battre. Nous allons nous battre contre les tentations de repli, le rejet de l’autre, la recherche de boucs émissaires, et l’intolérance. Et puis, nous allons nous battre pour accélérer la recomposition du paysage politique français autour d’une grande famille humaniste et laïque. Cela a déjà commencé. En témoignent les dernières élections sénatoriales où les candidats centristes ont nettement mieux résisté que ceux issus des rangs de la majorité. Il y aura, en juin 2012, de nombreux candidats qui porteront les couleurs radicales et de l’Alliance. »

Je suis personnellement heureux que nous ayons posé les pierres de l’alliance avec Laurent Lafon, le maire de Vincennes président du Nouveau Centre du 94. Car oui, Jean-Louis Borloo ne sera pas candidat à la Présidentielle… mais nous continuerons sur le terrain à nous battre pour nos idées et pour peser dans la majorité d’aujourd’hui et de demain.

La dynamique centriste n’a pas pris toute son ampleur au niveau national, notamment à cause de batailles d’égo et de chapelle mais nous avons la chance de ne pas avoir ces problèmes et nous avons eu la chance de pouvoir nous unir lors de cette dernière campagne sénatoriale.

Pour la prochaine présidentielle j’attendrai de voir les candidats pour me prononcer, pour les prochaines échéances l’Alliance est en marche dans le Val de Marne et continuera d’être présente et je compte sur tous ceux qui souhaitent développer avec nous ce centre droit qui se reconstitue pour nous rejoindre.

Je laisse la conclusion de cet article et de cette phase des élections Présidentielles à Jean-Louis Borloo :

« Chers amis radicaux, en raison de notre histoire, nous avons l’habitude des choix difficiles. Nous les avons toujours effectués en conscience, en vérité et en responsabilité, en évitant le double écueil de la facilité périlleuse et du confort coupable. Nous avons toujours choisi la voie de la raison au sein d’un paysage politique sujet à des passions violentes et contraires. C’est la voie que j’ai choisie. C’est celle que je vous propose. »