United a mal joué, United a souffert, United aurait pu perdre... Mais United a gagné face à des Canaries qui peuvent se mordre les doigts.
Comme souvent, Sir Alex nous réservait ses quelques surprises habituelles sur la feuille de match : Après nous avoir confié qu'il était temps de retrouver un peu de stabilité en défense, il alignait pour la première fois en championnat Lindegaard dans les cages. Officiellement pour lui donner du temps de jeu avant d'aller se tourner les pouces avec l'équipe du Danemark. Officieusement, ça aurait un rapport avec une histoire de vol de donuts de ce bad boy de De Gea. Valencia était une fois de plus aligné à droite de la défense, Ferdinand retournait sur le banc pour permettre à Evans de faire son retour aux côtés de Phil Jones, et Evra était donc le seul défenseur du back four habituel. Question stabilité, on a vu mieux... Le milieu à quatre était un peu moins expérimental puisqu'on y trouvait Nani à droite, Anderson et Fletcher au centre, et Park à gauche pour remplacer un Young légèrement blessé. Rooney et Chicharito se chargeant donc de l'attaque.
Je ne vais pas m'étendre sur la première mi-temps puisqu'elle fut aussi excitante qu'un épisode de Derrick. Norwich défendant bien en bloc, à neuf derrière le ballon, et United manquant cruellement d'inspiration en zone de vérité, entre les hors-jeux de Chicharito, les mauvais contrôles ou les passes ratées. La palme revenant à Anderson, absolument méconnaissable depuis quelques semaines, après un début de saison cinq étoiles. Une baisse de forme qui coïncide avec la blessure de Cleverley depuis laquelle chaque combinaison tentée par Fergie nous rappelle combien le jeune anglais nous manque. Mais le brésilien et le mexicain ne sont pas les seuls à avoir évolué en dessous de leur niveau et si le retour de Wayne Rooney nous avait galvanisé avant la rencontre, sa prestation nous a vite refroidi. A part quelques transversales dont il a le secret, le rouquin n'a pas touché une quille.
Ce qui nous conduit vers la seconde période, un peu plus riche en événements, pas difficile en même temps... Le match va peu à peu s'emballer, en mode mineur tout de même. United va tenter des approches avec toujours autant d'adresse et d'imagination, et les Canaries vont peu à peu mettre le nez à la fenêtre. A la 52ème minte, Morison se retrouve en bonne position sur la droite, mais un tacle de l'au-delà de Phil Jones l'empêche de trouver Hoolahan, laissé seul au second poteau. Ce n'est qu'à partir de l'heure de jeu que nous sortirons réellement de notre coma artificiel. Fergie décide de sortir Nani, pourtant pas le plus mauvais sur la pelouse, et le petit pois mexicain, mais surtout automatiquement hors-jeu hier. Giggs et Welbeck entrent donc au jeu avec la mission de réveiller leurs collègues et, accessoirement, les 75.000 spectateurs endormis. Ils seront réveillés une minute à peine plus tard, mais par un raté de Norwich ! Valencia sera à la faute et offrira à Pilkington une première occasion de prouver à son manager que la finition n'est pas son point fort en manquant son duel face à Lindegaard (65ème). Trois minutes plus tard, Giggs obtient un corner qu'il se charge de botter. Trois têtes plus tard, et c'est 1-0 pour United ; Jones remisant pour Rooney qui prolongeait pour Anderson, qui signait sa prestation pourrave par un but capital. Le football est parfois cruel, en trois minutes, Norwich a loupé l'ouverture et encaissé ce but. Et le sort va s'acharner sur les Canaries : A la 75ème, Pilkington arme une frappe en direction du but, mais Lindegaard est pris à contre-pied par la déciation d'Anderson. Le grand danois est battu mais son poteau vient à sa rescousse ! Nouvelle grosse chaleur pour la défense des Red Devils qui va alors accueillir Ferdinand à bras ouverts, Anderson rejoignant le banc. Et puis vient l'heure de l'habituel raid offensif de Phil Jones, conclut par un centre venant de la droite que Welbeck sera à un ongle de reprendre dans le petit rectangle (76ème). United se sait fragile et tente de faire le break, mais lorsque Rooney sera en bonne position pour tirer ou, encore mieux, servir Welbeck seul, il choisira de tenter un lob qui ne surprendra pas un gardien bien campé sur sa ligne (82ème). De l'autre côté, Norwich continue de jouer avec son bonheur : une nouvelle occasion dangeureuse est conclue par un tir bloqué par Ferdinand. Et puis, sur sa première vraie action de football, United parvient à tuer le match. Au terme d'une action au sol et en deux touches de balle, Park, Valencia et Welbeck combinent parfaitement à droite pour trouer la défense des Canaries et c'est finalement Welbeck qui conclut sur une passe de Park pour faire 2-0 (87ème). dans les arrêts de jeu, Rooney tentera à nouveau un lob, plus judicieux mais tout aussi inefficace que le premier.
Norwich peut se mordre les doigts : les plus belles occasions étaient pour eux et avec un peu plus de réussite (d'adresse ?), ils auraient pu signer un exploit à Old Trafford. Au lieu de cela, United signe un nouveau record : 19 victoires consécutives à domicile. Celle-ci ne sera pas la plus inoubliable, mais elle nous permet de rejoindre City en tête du classement et même de les dépasser, grâce à une différence de but plus favorable mais fondant comme neige au soleil. Si j'ai déjà exprimé ma déception quand au jeu proposé par notre équipe, il me faut souligner que comme souvent dans ces cas-là, nos joueurs ont prouvé leur capacité à forger des résultats même quand ça ne va pas. Là ou la plupart des équipes perdraient patience, s'énerveraient et seraient de plus en plus frustrées par la situation, les hommes de Sir Alex savent se montrer patients et continuer inlassablement à tenter leur chance. C'est cette abnégation qui nous a sorti de bien des pièges. En cela, la rencontre d'hier était un retour à la saison dernière. Espérons simplement que la trêve internationale et les retours attendus nous ramènent dans un passé plus proche, celui des cartons contre Tottenham, Arsenal ou Bolton...
Casting : Lindegaard, Valencia, Jones, Evans, Evra, Nani (Giggs), Fletcher, Anderson (Ferdinand), Park, Rooney, Chicharito (Welbeck).
Recalés : De Gea, Carrick, Owen, Berbatov.
Homme du match : les abonnés à la page facebook du site et moi-même avons été une nouvelle fois impressionnés par Phil Jones. Ses tacles rageurs, sa robustesse, son sens du jeu et son apport offensif sont tout bonnement incroyables. Et il n'a que 19 ans ! Imaginer le joueur qu'il sera dans 5 ans est juste effrayant. Et les 20 millions dépensés pour le faire venir à Man Utd semblent déjà être une bagatelle.