Mayenne, la nuit blanche la plus petite du monde

Stéphane Protic, Forget if you can

Près de 6 000 personnes ont découvert la troisième Nuit blanche à Mayenne organisée par l’association culturelle de la ville, le Kiosque. Pari réussi donc pour la plus petite Nuit blanche du monde. Le plus petit budget aussi qui a su s’aligner sur la manifestation parisienne en présentant comme à la capitale, une trentaine d’artistes. 

Depuis le 1er octobre 2007, l’association mayennaise Le Kiosque propose un parti artistique audacieux à la ville : participer à la  Nuit Blanche. Trois éditions plus tard,  la « nuit la plus créative de l’année » ce moment reste un succès pour la ville de Mayenne et ce n'était pas une évidence au départ. La plus petite des quatre villes à participer à cet événement d'envergure nationale n'a pas hésité devant ce challenge de mettre  l'art contemporain a coeur d'une zone rurale. Ce geste généreux est à saluer. Le budget n'est certes pas le même que celui de Metz, d'Amiens et encore moins de Paris mais l'effort est réel et le parti pris de la jeune création artistique de la scène internationale fait plaisir. 

Mayenne est la plus petite nuit blanche du monde mais c’est aussi la seule qui soit organisée par la société civile. L’association Le Kiosque, Centre d’Action Culturelle du Pays de Mayenne, trois cents personnes environ à différents niveau de cette organisation. Plusieurs projets ont été menés en amont de la Nuit blanche. Les écoles maternelles et primaires du Pays de Mayenne volontaires ont conçu « le champ du vent », un champ d’éoliennes que les enfants sont venus plantés samedi en ouverture de la Nuit blanche. Les travailleurs en réinsertion de la formation A.C.T.E. qui s’occupent des jardins potagers et horticoles de la Visitation, ont préparé une soupe de légumes qu'il faisait bon avaler et il y en a eu pour tout le monde. 

 Constance Guisset

Les sites d'exposition de la Nuit Blanche Mayenne étaient configurés autour de huit points centraux. La majorité des artistes ont eu carte blanche pour investir les espaces patrimoniaux mis à leur disposition. Le mariage du patrimoine et de l'art contemporain a dans l'ensemble excellement fonctionné. Voir le programme sur le site :  www.nuitblanche-mayenne.com

Il était réjouissant de voir ce public plutôt familial, patienter en attendant de pouvoir entrer dans les espaces d'exposition blindés de monde. La  plupart n'était jamais venu à une exposition d'art contemporain, et plus réjouissant encore de les voir ressortir avec un large sourire. Ainsi, cette vieille dame qui venait de voir l'oeuvre de Stéphane Protic à la Chapelle des Calvairiennes répétait "que c'était beau". Les plus émerveillés n'étaient pas les amateurs d'art mais les néophytes qui avait conservé la fraîcheur du regard. 

Encastrable

Il y avait de la magie dans la nuit mayennaise qui avait jeté dehors autant de monde et à une heure du matin alors que les familles étaient rentrées sagement chez eux, certains visiteurs démarraient leur deuxième partie de soirée devant les oeuvres. Loin du parisiannisme, l'art était, à Mayenne, l'espace d'une nuit, à la portée de tous, sans fard et en toute simplicité et ça faisait plaisir à voir.

Le champ du vent