Je réagis à une note intéressante et pertinente parue sur le site de Ladyblogue, à propos de la suppression du terme Mademoiselle par le mouvement Osez le féminisme et Les Chiennes de garde. Il faudrait plusieurs heures de discussion pour aborder la condition féminine mais j’aimerais aborder le sujet sur la stratégie de cette communication publicitaire par les mouvements féministes pour lutter contre le sexisme.
On parasite le débat en nous faisant croire que les femmes peuvent revendiquer leur statut social par la simple suppression du terme de « Mademoiselle » dans les formulaires administratifs. Selon les féministes, cette mention obligerait les femmes à exposer leur situation sociale et familiale par rapport aux hommes. Il est certain que cette mention ne doit pas être indiquée mais à l’heure d’internet, des sites de rencontres et des forums sociaux, la notion de la vie privée n’a plus la même définition. Désormais, la notion de mademoiselle est complétement galvaudée car maintenant on aurait tendance à utiliser le terme d’ami. Maintenant, on est soit célibataire ou marié et on cherche à se faire le plus grand nombre d’amis.
Mais la prochaine fois, quel sera le prochain sujet de discorde : le tutoiement, au motif que cette expression instaure une relation un peu trop intime sur le lieu de travail ? On arrête aussi les blagues sur les blondes !
A ce rythme, on finira par adopter des attitudes codifiées, un langage formaté afin d’éviter un éventuel procès tel qu’il existe aux États-Unis. Si l’on doit redéfinir chaque mot du dictionnaire au nom du combat contre la discrimination sociale, la stigmatisation de l’individu, du politiquement correcte, du bien-pensant ne risque-t-on pas de s’orienter vers une « idéologie du consentement » selon l’expression de Claude Javeau dans son livre : « La Bienpensance. Thème et variations. Critique de la raison cosmétique ».
Je ne vais pas débatte sur le sens de Mademoiselle car je rejoins l’idée développée par Ladyblogue mais il y a des combats plus importants comme la violence sexuelle, la défense du droit à l'avortement, l’égalité des salaires, la prostitution……
Par contre, les féministes devraient se pencher sur la représentation iconographique de l’hypersexualisation des adolescentes et des jeunes filles par les créateurs de mode. Les médias, les clips, la publicité, les magazines de mode poussent les enfants à adopter des attitudes érotiques comme des adultes. Le magazine Vogue mettant en scène une jeune fille habillée en lolita bourgeoise portant des talons aiguille, ultra maquillée comme un camion volé et qui vous regarde droit dans les yeux de manière provocante, nous signifie que l’on n’est plus dans le domaine de la courtoisie « Mademoiselle ou Madame » mais de la dictature sexuelle. Elles devraient aussi s’attaquer à la publicité pornographique ou aux tabloïdes sur les kiosques à journaux. Ces revues sont trop exposées sur la voie publique et représentent une véritable agression à l’identité de la femme et à la sensibilité des enfants.