Le dernier petit protégé de BrainFeeder, le label du grand Flying Lotus, nous offre sur son premier album un son très doux, innovant, et profond. Un chant très beau, une production de qualité, c’est le dernier Thundercat que nous chroniquons pour vous.
Imaginez ça : Un jeune musicien, qui joue de la basse de manière divine et chante très bien avec une voix profonde et douce, est produit par le nouveau maître du hip-hop abstrait, le tout dans une ambiance futuriste, presque cosmique, expérimentale et propre au son qu’on a l’habitude d’entendre sur les perles du label BrainFeeders telles que Teebs, Flying Lotus, etc. Une épopée dans le jazz, le hip-hop, la funk, la soul, et c’est très beau.
L’album s’ouvre sur une intro spectaculaire, Hoooooooo : ça part dans tous les sens, des sons originaux, et des phrases de la fameuse série Thundercats, qui créent une sorte de nostalgie futuriste. L’ambiance est si vite plantée, en 23 secondes. Sur tout l’album, on retrouvera la signature de Flying Lotus, mais cet album est très différent de Cosmogramma de ce dernier. Quand l’opus de FlyLo part dans des délires électroniques, abstraits, et souvent étranges, Thundercat nous offre la même ambiance astrale, mais très douce. Bien sûr, ça a ses moments de délires, presque sur chaque son, mais c’est maîtrisé et très bien exécuté. Il joue de la basse comme un Dieu.
Beaucoup de morceaux sont très funky, et ont ces drums propres au hip-hop de Flying Lotus, comme l’excellent Fleer Ultra, ou le déjanté Jamboree qui mélange glitch-hop, IDM, et funk. Ce côté funk futuriste est présent sur chaque chanson. S’il est assez aseptisé sur des sons plus doux et soul comme Is It Love?, Daylight, ou Boat Cruise où le chant prend le dessus, la magie de sa basse se ressent tout au long de l’album. Il n’y a aucun son où on attend, en vain, que ça monte, car même si la basse est souvent douce, elle est si bien jouée qu’on la ressent sur chaque son. Bon, on admettra qu’on se fera chier de temps en temps quand la basse est à rallonge et qu’on ne voit pas la fin de certains morceaux, mais c’est une question d’ambiance, car très peu de sons nous feront danser et bouger la tête dans tous les sens, car ce n’est pas fait pour ça et c’est réussi dans ce sens. C’est plutôt le genre d’album qu’on écoutera pour une ambiance plus lounge, mais pas le genre d’ambiance coincée et pseudo intellectuelle.
On est séduit par le côté funky de l’album, mais on sera surtout conquis par la beauté et la douceur du chant de Thundercat, très soul, et allant parfaitement avec le beat. Sur le magnifique For Love I Come, qui est une reprise de George Duke, Thundercat nous offre un chant intense, aux racines soul et jazz, pour que vers la fin la basse et le son à la FlyLo sortent d’un coup. Si durant la majorité de la chanson, l’ambient et les instruments accompagnent le chant, c’est pour que la basse explose après les plus grandes piques du chanteur. Magnifique, très doux, chill, et progressivement intense, dans un mood cosmique.
Puisant dans les racines du Jazz, mais y incorporant son délire futuriste, Thundercat nous offre un très bon album. Avec le talent de FlyLo, et celui de ce jeune maître du jazz, on attend de la qualité, et on n’est pas du tout déçus. 8/10
Etudiant de 17 ans, geek et passionné de musique underground. Je suis très ouvert, je suis très éclectique. Ça se ressent. La musique m'inspire, mes articles sont souvent longs en conséquence, mais c'est pour vous faire ressentir ce que je ressens. Pour vous servir. Swag.
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