15 = 3, soit 14, équation de l’espoir
Etonnant, peut-être, mais on ne peut plus sérieux ! Écoutez plutôt : 15, pour un petit quart d’heure d’exercice physique quotidien ; 3, pour 3 ans d’espérance de vie ainsi gagnés ; et 14, la diminution en pourcentage qui en découle de votre risque de décès !
Publié cet été dans The Lancet par les Instituts de recherche de Taïwan et du China Medical University Hospital, ce chiffrage interpelle, étant nettement plus optimiste que les taux d’activité recommandés jusqu’ici par les spécialistes de maladies non transmissibles, dont l’obésité. Voilà qui mérite examen...
La méthode de calcul
Les chercheurs ont suivi en moyenne pendant une moyenne de 8 ans une population de 476 175 personnes, comprenant un peu plus de femmes que d’hommes, s’étant toutes fait dépister à Taïwan entre 1996 et 2008. Se fondant sur le temps d’exercice hebdomadaire déclaré par les patients, ils les ont classés par niveaux d’intensité croissants en 5 catégories : inactif, faible, moyen, élevé et très élevé, et tenant compte bien sûr des HR (Hazard ratios) pour chaque catégorie, inhérents aux risques de mortalité et à l’espérance de vie des « inactifs ».
Ainsi, ce sont les personnes classées niveau « faible » (92 mn d’exercice dans la semaine) qui, comparées aux « inactives » ont permis de référencer les résultats de base ci-dessus, avec réduction de 14% de décès quelle qu’en soit la cause (10% pour le décès par cancer), et rallongement de 3 ans de la durée de vie.
Surtout, l’étude a démontré que chaque augmentation de 15 mn d’exercice physique réduit la mortalité de façon croissante (IC: 95% de 2,5 à 7,0) et de 1% le risque de décès par cancer (IC: 95% de 0,3 à 4,5). Des résultats valables sans distinction d’âge ni de sexe, y compris pour les personnes à risques cardiovasculaires.
Inversement, les « inactifs » affichent un risque de décès accru de 17% comparés aux personnes de faible activité.
Un appel à entendre !
Conclusion de cette équipe taïwanaise:
Si toutes les personnes inactives consentaient un minimum d'exercice quotidien, 1 décès sur 6 pourrait être évité et l'espérance de vie être augmentée… Ce faible volume d'activité physique en plus pourrait jouer un rôle central dans la lutte mondiale contre les maladies non transmissibles, sur la réduction des coûts médicaux et les disparités face aux problèmes de santé.
On ne saurait mieux dire ! Car si on n’ignorait pas les bienfaits de l’exercice physique, qu’est-ce que 15 petites minutes dans la journée, au regard du bénéfice annoncé ? Ça remotive drôlement pour se bouger, non ? Même si c’est pas le courage qui manque !
Source: The Lancet-22.08.2011, «Minimum amount of physical activity for reduced mortality and extended life expectancy: a prospective cohort study»