Il y a quelques années, avec StéphaneC (Steko), nous avions arpenté le SVI en faisant le plein de Gigondas, appellation qui offre souvent un très bon rapport Q/P. A l'époque, séduit par la production du domaine Grande Romane 2002, millésime difficile, nous avions rempli nos "diables" de 2003, 2004 et 2005.
Les première dégustations, ici relatées, montraient un vin jeune style moderne avec un boisé classe torréfié un poil envahissant mais souvent une structure agréable pleine, dense avec des tanins soyeux, satinés quoiqu'un peu assechant selon les bouteilles.
Les dégustations réalisées il y a 2, 3 ans avaient laissées place à des vins assez grossiers, dissociés avec d'un côté des arômes empyreumatiques (torréfié), de l'autre, du fruit confit. Des bouches marqué de Kirch, voir d'alcool, des tanins évoluant vers le rustique et des finales puissantes s'exprimant plus par la chaleur que par l'équilibre. Bref grosse déception !
Je m'apprétais donc à me séparer de mes derniers flacons. Mais je voulais vérifier une dernière fois. J'ai donc commencé par 2004, millésime plutôt d'équilibre :
Fort de cette belle expérience, je profite du passage de NicolasS pour lui servir la version 2005, en aveugle, ouverte et non terminé la veille afin d'avoir un regard extérieur.
Enfin, j'attaque ce WE, celle qui part avec le plus d'à priori (enfin moins après les deux dégusts précédentes), la version 2003 :
Conclusion 1 : Du coup, bien sûr, je vais garder les dernières, et Stéphane rassures-toi, finalement pour les 12 € que nous avons déboursé, nous avons de bien jolies bouteilles (surtout la 2005)
Conclusion 2 : cela m'a permis de me questionner sur l'évolution du vin. S'agit-il réellement d'une évolution incroyable du vin sous verre, ou bien d'une évolution du dégustateur ? Mes gôuts, les moments ou je déguste, les contextes sur le long terme, ma propre évolution sensorielle et expérimentale, peuvent-elles modifier à ce point ma perception. Je me questionne !
Amicalement, Matthieu