Et c’est donc parti pour la déjà 13ème édition du festival Marsatac dont le succès ne se dément pas puisque cette soirée et les deux suivantes affichent sold out.
Une réussite qui fait plaisir pour qui les suit presque depuis le début (première chronique en 2003, ça ne nous rajeunit pas), mais globalement trop peu de choses jamais vues où à mon goût pour faire les trois soirs.
Mais très envie de voir si Friendly Fires sont à la hauteur de leur réputation scènique (réponse plus bas) et enfin voir The Dø que j’ai réussi à rater quatre ou cinq fois dans le coin.
Beaucoup de monde à mon arrivée, et difficile de bien se placer pour le live de The Shoes.
Ce sera malheureusement sur un des cotés, sans pouvoir vraiment apprécier à cause d’une chaleur à la limite du soutenable et, plus génant, d’un son particulièrement atroce.
Bon cela dit leur musique n’est pas du genre à faire dans la finesse, ces ex-The Film balançant un son lourd parfois un peu lourdingue.
Pas de quoi leur envoyer des shoes sur la gueule (quoique balancer un sample grillé du « show me love » de Robin S en 2011, ça sent un peu la chaussette) mais rien de mémorable.
Un pote aussi décontenancé me souffle que les deux batteries qui assurent une grosse dynamique font un peu Blue Man Group ou Tambours du Bronx, ouille.
Bon ils ont quand même quelques tubes efficaces en fin de set : « People Movin » et le bien nommé « Time to Dance » electrisent un public déjà bien dans l’ambiance.
Curieuse idée de les avoir programmé avant The Dø, dont la musique est nettement moins festive.
J’arrive à rejoindre d’autres potes au premier rang, entourés de fans du groupe (dont un leur a offert un maillot de l’OM floqué the do) passablement agacé par des festivaliers plus ou moins lourdauds.
Là le son est bien meilleur et pour qui est sensible au charme de la chanteuse drappée de bleu, les efforts en valaient la peine.
Pas bien compris le rejet en bloc que suscite ce groupe chez certains, le concert, bien qu’imparfait, a ses bons moments.
La voix pleine de nuances et le jeu de scène un tantinet théatral voire chorégraphié installent une atmosphère dès le premier titre.
On ne reconnaît pas toujours du premier coup les morceaux de leurs deux albums, sans aller dans l’improvisation totale, les versions proposées s’adaptent bien au contexte.
Beaucoup aimé les montées en puissance de « Slippery Slope » et « Gotta Be Sick » avec moult percussions, l’intensité de « On My Shoulders » (même si la présence de saxo ne remplace pas les sublimes cordes de l’originale) et le final aérien de « Dust It Off ».
Un peu moins convaincu par d’autres titres qui tournent parfois à la démonstration mais, malgré ces reserves, dans l’ensemble ça l’a fait pour moi.
On ne quitte pas le cabaret pour la grande affaire de cette première soirée jusque là inégale, le live détonnant des anglais Friendly Fires, qui foulent le sol Phocéen pour la première fois.
Bien aimé leur premier album et rapidement écouté leur second mais entendu beaucoup de bien de leurs concerts.
C’est effectivement un groupe qui se donne à 200% sur scène et bouscule dans le bon sens, gommant totalement le coté parfois policé de leurs disques.
On s’amuse au départ de ne pas entendre la voix du leader, encore un ingé son en bois ou bien es-il déjà aphone ?
Vu la débauche d’énergie on penchera plutôt pour la seconde option.
On oublie également que la semaine n’est pas terminée et que demain y a boulot, impossible de rester impassible, de ne pas danser sur cette machine à se trémousser, qui faît encore plus monter la température des lieux.
Déchaîné et sous l’emprise d’on se sait quel dopant, l’étonnant Ed Macfarlane ne restera jamais sur place et quittera souvent la scène pour hurler et gesticuler dans le public.
Un pétage de plomb frénétique proche du chanteur de Chk Chk Chk avec qui il partage également un gout pour les chemise aux couleurs bien criardes.
Les autres membres sont au diapason, le guitariste montant souvent sur l’estrade au dessus du batteur dont le jeu impressionne.
Contrairement à The Shoes plus tôt qui abusaient un peu de parties pré-enregistrées, le son est ici très organique, avec quelques cuivres bien funk.
On ne décèlera aucune baisse de régime, le public pogote, slamme joyeusement et se régale et réagit aux refrains imparables du combo.
Des connus par coeur « Paris » à « Jump in the pool » aux plus récent « Live Those Days Tonight », ce tir (ami) groupé n’a épargné personne.
On quitte la salle en retrouvant enfin un peu de fraicheur, avec « Hawaiian air » dans la tête, et un petit gout de paradis.
Des photos de la soirée ICI