Vous avez surement entendu parler des *chemtrails* ces trainées *chimiques* que les avions lâchent dans notre ciel. (démenti par les uns, avéré par les autres). Avec cet article, il faut vraiment s’interroger sur le déni de ces chemtrails, parce que, s’ils envisagent d’ensemencer le ciel, c’est qu’ils l’ont déjà fait (ça n’engage que moi! mais j’y crois.) Donc pour lutter contre le « réchauffement » de la planète, ils vont balancer des nano-particules, ensemencer les océans, et quoi d’autres? On va direct vers les brevets sur le vivant. La Terre nous appartient, elle n’est pas la possession de ces apprentis sorciers, en faire un laboratoire à ciel ouvert, va faire courir des risques à tout ce qui y vit.
Injecter des particules dans l’atmosphère pour réfléchir les rayons du soleil, inonder les océans de nanoparticules, recouvrir les déserts de plastique…
Les « géo-ingénieurs » s’en donnent à cœur joie dans leur rêve prométhéen de maîtriser la nature. Le problème est que certains y croient. Le Royaume-Uni s’apprête, courant octobre, à mener une telle expérience, financée sur fonds publics.
Et si, pour atténuer les conséquences des changements climatiques, nous réduisions volontairement la quantité de rayons solaires qui pénètrent dans l’atmosphère terrestre ? Comment ?
Par l’injection de minuscules particules dans la stratosphère. En agissant comme un miroir, ces particules réfléchiraient les rayons du soleil vers l’espace et garderaient la planète plus fraîche. Élémentaire, mon cher lecteur !
Cette idée totalement farfelue sera expérimentée entre le 6 et le 23 octobre au Royaume-Uni dans le cadre du projet Spice (Stratospheric Particle Injection for Climate Engineering).
Un ballon d’hélium sera rattaché à un tuyau de 1 km de long et injectera… de l’eau dans le ciel ! « C’est seulement un prototype », tiennent à préciser les initiateurs du projet. Une manière de voir comment le système conçu réagira sous différentes conditions climatiques, avant de passer à une expérimentation à plus grande échelle.
Et pas des moindres : les initiateurs du projet envisagent ainsi l’utilisation d’un ballon « de la taille du stade de Wembley ». Envoyé à 20 km de haut, il sera relié au sol par un tuyau dans lequel seront injectées des particules chimiques – les sulfates sont le plus souvent suggérés. Avec de possibles impacts négatifs sur la santé humaine.
Même si ce n’est qu’un prototype, l’expérimentation d’octobre aura un coût estimé à 1,8 million d’euros, supporté par des fonds publics [1]. L’idée s’inspire de l’éruption du volcan Pinatubo en 1991, qui avait projeté 20 millions de tonnes de dioxyde de soufre dans la stratosphère, entraînant un refroidissement moyen de la planète de 0,5 °C pendant deux ans.
Des nanoparticules dans les océans
Extrêmement enthousiastes, des scientifiques assurent que la mise en œuvre du projet Spice pourrait permettre de diminuer la température globale d’environ 2 °C en deux ans. Ils admettent toutefois quelques inconnues si cette technique venait à être généralisée.
D’après le think tank canadien ETC group, en lien étroit avec des mouvements citoyens pour la justice climatique, « le blocage des rayons du soleil pourrait causer d’importants dommages à l’environnement, notamment en favorisant l’émission de gaz à effet de serre additionnels dans l’atmosphère et en contribuant à changer les régimes climatiques, à réduire les pluies, à endommager la couche d’ozone, à appauvrir la biodiversité ».
Cette expérimentation est surtout caractéristique d’une idée qui gagne du terrain : si les interventions locales et répétées des êtres humains peuvent avoir des effets sur toute la planète, pourquoi n’interviendrions-nous pas délibérément pour corriger les dommages que nous avons involontairement causé au climat ?
Cette tendance a un nom, le geo-engineering (géo-ingénierie). L’enjeu consiste à fournir des solutions technologiques qui auront pour effet d’altérer la stratosphère ou bien encore de restructurer la surface des océans.
Emballer les déserts
Au menu : recouvrir les déserts de plastique blanc pour réfléchir le rayonnement solaire, fertiliser les océans avec des nanoparticules de fer dans le but de faire proliférer le phytoplancton, qui assure théoriquement la séquestration de CO2, ou bien encore, y déverser de la chaux afin d’en réduire l’acidité et d’accroître leur capacité d’absorption du CO2 [2]. Des idées plus saugrenues les unes que les autres, mais qui font brasser des millions de dollars.
Ce plan B entraîne inexorablement une marchandisation du climat : les brevets autour de « solutions miracles » à la crise climatique se multiplient. Comme le résume Vandana Shiva, « la géo-ingénierie tente de résoudre les problèmes en adoptant la même vieille mentalité qui a présidé la volonté de contrôler la nature ».
Profondément inégalitaire, « la géopiraterie » est à l’initiative des gouvernements de l’OCDE et des puissantes entreprises, qui se lancent seuls et sans concertation dans un jeu dangereux aux conséquences risquées et imprévisibles sur les populations les plus vulnérables.
Miser sur ces technologies revient également à violer les traités internationaux : lors de la 10e Conférence des parties à la Convention à Nagoya en octobre 2010, un moratoire a été pris contre les technologies de géo-ingenierie, avec une exception pour les expérimentations scientifiques à petite échelle, menées dans un environnement contrôlé et sous juridiction nationale.
La géo-ingenierie est surtout l’excuse parfaite pour éviter d’avoir à prendre des mesures qui réduisent les émissions. Une manière de gagner du temps sans changer de système.
Notes :
[1] On trouve parmi les financeurs le Conseil dans la recherche en ingénierie et sciences physiques (EPRSC) et le Conseil pour la recherche dans l’environnement naturel (NERC).
[2] L’ensemble de ces exemples sont commentés dans le rapport d’ETC Group intitulé Géopiraterie : argumentaire contre la géo-ingénierie, téléchargeable ici
Un article de Sophie Chapelle, publié par bastamag.net partagé avec sos-planète