Phèdre tragédie chorégraphique en un acte ... Bonne surprise à l'Opéra Garnier où madame Bessy en personne reprend du service et dirige le premier ballet de cette soirée, ce rêve éveillé laissé à la postérité par Serge Lifar et Jean Cocteau, créé en juin 1950 en ces mêmes lieux. Le mélange est tonique : des costumes somptueux dans un décor minimaliste qui symbolise la légèreté et la subtilité de la pensée grecque de ses mythes et de ses Dieux. La chorégraphie de Serge LIFAR pleine de trouvailles dans la ligne des Ballets russes met en valeur par un synchronisme troublant la musique puissante de George Auric, vrai compositeur pour le ballet. Remarquablement dirigées les étoiles de 'l'Opéra comme Marie-Agnès Gillot ou Nicolas le Riche s'effacent presque pour mettre en valeur une Oenone éblouissante (Alice Renavand) un Hippolyte fort musagéte (Karl Paquette) ou une menue Myriam Ould-Braham mais combien grande Aricie. Jusqu'aux quatre Suivantes, sorties d'un film de science-fiction et à la gestuelle hiératique et inquiétante.A cette première partie de soirée , succède Psyché dans la chorégraphie d'Alexeï Ratmanski sur la musique de César Franck et dans les décors chatoyants et ludiques de Karen Kilimnik. Après un début prometteur, l'oeuvre déroule un classicisme sans surprise aujourd'hui que peine à réveiller une Amandine Albisson , Vénus énergique mais trop rare. L'oeuvre est inégale et laissera peu de souvenirs. Sans doute moderne pour son époque (1890) elle paraît dans le monde de la danse actuelle gentiment surannée.