Un heureux évènement: premières impressions

Réalisé par Rémi Bezançon, ce film avec Louise Bourgoin, Pio Marmai, Josiane Balasko est sorti en salle le 28 septembre 2011. Tiré du livre de Eliette Abécassis publié en 2007 aux éditions Livres de poche.

Forcément, je n’ai pu passer au travers de la présentation de ce film: “dévoiler la réalité de la maternité”, “dépasser les tabous”, “tout ce qu’on ne nous dit pas avant”... Le comité de surveillance évoqué par Florence Foresti dans son très bon sketch sur la grossesse aurait-il vraiment démissionné?

Partie dans un état d’esprit de voir mis en scène une maternité, sur un ton humoristique de dérision, c’est l’esprit léger que je me suis retrouver dans la salle de cinéma pour voir cet heureux évènement.

Quelle surprise! Quelle émotion! Un film profond et vrai, dont j’aurai pu être l’héroïne dans presque tous les moindres détails, comme beaucoup de mamans je pense.

“Elle [ma fille] m’a poussée dans mes retranchements, m’a fait dépasser toutes mes limites, m’a confrontée à l’absolu : de l’amour, du sacrifice, de la tendresse, de l’abandon. Elle m’a disloquée, transformée. Pourquoi personne ne m’a rien dit”

Je ne peux qu’être admirative dans la justesse des ressentis, dans la solitude et les questionnements de cette jeune maman qui traverse les différents moments de la maternité dans le doute et qui se cherche en tant que maman de sa fille…

On ne peut que féliciter le réalisateur et voir tomber les tabous un à un: la pouponnière de la maternité à l’hôpital, la rééducation périnéale, l’intimité non respectée de la future et jeune maman, le décalage avec l’entourage et avec le papa, etc.

Côté allaitement, j’ai été vraiment conquise par la simplicité et la pureté de la mise en scène et la relation maman / bébé: cette intimité, ce don matérialisé par l’allaitement sans fioritures.
Quant aux animatrices de réunions présentées quelques minutes dans le film (assez caricaturales, avec un sourire jusqu’aux oreilles!), cela m’a fait prendre conscience du décalage qui peut exister entre les mamans bénévoles des associations de soutien à l’allaitement et les jeunes mamans (bien que je le répète, elles sont très caricaturales!). Arriver dans la maison d’une inconnue, dans un groupe où une dizaine de mamans allaitent, on ne le voit malheureusement jamais dans la vie! Quel surprise!

Je déplore juste que l’aspect du relationnel de la maman avec son enfant et le bonheur qu’elle y puise ne soit pas suffisamment visible selon moi.

En tout cas, c’est avec émotion que je suis sortie de la salle, en espérant avant tout que l’entourage de la future ou jeune maman ait une conscience plus profonde du vécu de celle-ci (mère, belle-mère, papa…)

Je suis sortie également avec beaucoup de questions: Comment les mamans enceintes pourraient percevoir ce film, et le papa? Comme une fiction peu crédible, exagérée, ou incompréhensible?

Et surtout je me demande aujourd’hui comment notre organisation de vie, nos relations avec les autres et la société peut arriver à rendre cet heureux évènement si difficile parfois à vivre. Cela me parait d’autant plus invraisemblable puisque tous les acteurs de cet évènement sont des gens qui s’aiment…

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