Petit retard à l’allumage en ce moment sur les nouvelles sorties ciné, mais je rattrape doucement mon retard. Quand Doug Liman, le réalisateur de La Mémoire dans la peau (bien) et de Mr & Mrs Smith (pas bien) sort un nouvel opus, on est en droit de se demander s’il va nous ressortir un bon film d’action nerveux ou une purge portée par un casting sur-payé…
Jumper – libre comme l’air…
Jumper raconte comment David, adolescent comme les autres, découvre un jour qu’il a la faculté de se téléporter. Sa famille étant plus que décomposée, il décide de partir à l’aventure. Mais un jour sa route croise d’un curieux agent de la NSA…
David Goyer est connu pour être un scénariste talentueux. On lui doit The Crow, Dark City, Batman Begins (et sa suite The Dark Knight avec feu Heath Ledger), Blade… mais le bonhomme a également connu quelques ratés dans sa carrière. Ghost Rider qu’il a réalisé, ou le très nanarissime Blade Trinity en sont quelques exemples. En effet le bonhomme souffre parfois d’une certaine paresse, d’autant plus frustrante que lorsqu’il est motivé il pond des scripts de très haute volée.
Jumper est malheureusement dans cette deuxième catégorie. Si son concept de base est plutôt intéressant et susceptible de proposer un film énorme, il se contente de ne l’exploiter qu’en surface. Alors certes il y présente d’autres « Jumpers » et nous parle de la mystérieuse organisation chargée de les pourchasser… mais ces thématiques sont esquissées sans jamais être creusées, le script tournant surtout autour de la relation amoureuse bien mièvre entre le héros et sa petite amie.
En fait c’est très simple : mis à part les quelques scènes assez généreuses en effets spéciaux, le traitement est plutôt décevant pour du cinéma. On a l’impression pendant une heure et demie de voir les deux premiers épisodes bout-à-bout d’une nouvelle série télé. Alors certes les producteurs ont d’ors et déjà prévu de faire deux suites… mais au prix de la place de ciné (et encore je m’en fiche j’ai un pass illimité), je trouve que je suis loin d’en avoir eu pour mon argent.
La mise en scène reste de plus relativement plate, à part une ou deux bonnes idées (même si peu originales car piquées à l’univers des comics). On retiendra par exemple celle où un Jumper incarné par Jamie Bell (qui a bien grandi depuis Billy Elliot) se jette sur un assaillant en jumpant pour arriver de manière plus rapide sur lui, ou encore lorsque le même s’amuse à faire jumper sa voiture en pleine circulation dense. Plans très courts d’une poignée de secondes. Ca fait peu…
Au niveau casting Jamie Bell donc, dans un second rôle, joue le bad boy au bon cœur… rôle quelque peu sacrifié par le script. Samuel L Jackson joue le méchant aux cheveux blanc qui fronce les sourcils avec autant de conviction qu’un steak (mais on s’en fiche, même dans un navet il est cool Samuel), Diane Lane et Michael Rooker viennent payer leurs factures pour quelques scènes ne dépassant pas les cinq minutes de présence à l’écran… La petite amie jouée par Rachel Bilson semble parachutée d’un mauvais teen-movie…
Reste Hayden Christensen qui, n’ayant pas grand-chose à défendre dans son rôle, donne l’impression de jouer Anakin Skywalker se téléportant… Bref pas vraiment une réussite.
Le film n’est pas déplaisant pour autant… mais franchement on aurai vraiment aimé en voir plus… et que David Goyer se fatigue un peu plus sur son script.