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Du producteur à l'acheteur final, le circuit du diamant doit désormais compter avec l'affirmation progressive de l'Inde. Autrefois connu pour ses gisements, le sous-continent est devenu le premier centre mondial de taille et Bombay l'une des places boursières internationales les plus prospères.
Anvers et Tel-Aviv n'ont qu'à bien se tenir : Bombay se veut la capitale mondiale du diamant. A juste titre : le pays compte 6 500 diamantaires entre Bombay et Surat qui taillent et polissent en moyenne 11 diamants sur 12 vendus dans le monde. Voilà trois siècles que l'Inde ne produit plus de diamants, mais le pays a gardé son savoir-faire, que l'on se transmet de père en fils ou que l'on acquiert auprès d'un maître.
L'industrie du diamant connaît une croissance de près de 15 % par an en Inde et emploie plus de 1 million de personnes. En 2006, 17 milliards de dollars (près de 12 milliards d'euros) de diamants taillés et de bijoux ont été exportés dans le monde.
L'Inde est revenue en force sur ce marché dans les années quatre-vingt-dix. Pour s'imposer, elle a délaissé les grosses pierres, domaine réservé des diamantaires belges, israéliens, américains et australiens, au profit des diamants de petite taille, que les autres n'estimaient pas rentables. Ses méthodes, traditionnelles, nécessitent une importante main-d'oeuvre. Une fois taillées, les pierres sont écoulées sur les places boursières. Au premier rang d'entre elles, Anvers, qui est en concurrence directe avec New York et Bombay, talonnées par Tel-Aviv et Hong Kong. Les Bourses sont le lieu d'élection où diamantaires, courtiers et fabricants se réunissent pour acheter ou vendre du diamant brut ou taillé.
Après avoir ravi à Anvers le titre de capitale de la taille, l'Inde crée le Diamond Center à Bombay en 1997, espérant même détrôner Londres à la tête du business diamantaire.
L'ouverture d'une toute nouvelle Bourse des diamants à Bombay (Bharat Diamond Bourse), fin de 2007, regroupant 2 500 bureaux sous un même toit dans le quartier de Bandra-Kurla, ainsi que les banques et les douanes, pourrait donner un nouveau coup de fouet à l'activité des diamantaires. La création de projet a été accompagnée d'une meilleure sécurité et de nouvelles règles pour encadrer l'industrie. Plus près de l'aéroport, elle facilitera la venue des acheteurs étrangers.
L'Inde dispose d'une forte valeur ajoutée grâce au savoir-faire de ses milliers d'ouvriers, consacrés aujourd'hui meilleurs spécialistes dans la taille du petit diamant.
Mais, peut-être faut-il anticiper une concurrence à venir : Shanghai a déjà sa Bourse de diamants et les Chinois se sont lancés dans la taille. Mais, selon Sanjay Kothari, « la menace ne sera guère sérieuse avant une dizaine d'années ». Une éternité, dans le calendrier indien !Lien vers Rosy Blue - le diamantaire indien (plus gros diamantaire au monde)