Nous savons aujourd’hui que le satellite de la Nasa «UARS» (Upper atmosphere research satellitene) a épargné les régions que l’on disait menacées : la Bretagne, Perpignan ou l’Italie avais-je lu sur le Nouvel Obs du 23 février 2011 un satellite doit s'écraser sur terre ce soir, mais où ? . A l’évidence, les Américains ont fait tout leur possible pour éviter qu’il ne touchât le territoire des Etats-Unis…
De là à nourrir une nouvelle «théorie du complot» ! La dernière en date, s’agissant des Etats-Unis confrontés à la crise de la dette - n'est-il pas, Laurence Parisot ? - Comment la Fed assèche les banques européennes (Le Monde du 23 sept 2011) arguant que les Etats-Unis, «qui ont perdu leur triple A en août, ont intérêt à peser sur le cours de l'euro pour garder la suprématie du dollar» ... Alors, pourquoi ne seraient-ils pas capable de nous envoyer UARS sur le coin du museau, hein ?
Les italiens étant déjà confrontés à une catastrophe majeure - Berlusconi - nous espérerions que la trajectoire du satellite les épargnât. Les autorités semblant prendre la chose très au sérieux, donnant des consignes à la population. En n'ayant garde toutefois d'oublier que le 11 mai 2011 Rome attendit l'apocalypse avec la même panique. Le millénarisme a encore de beaux jours devant lui quand la rationalité fout le camp. Les théories du complot s'en repaissent.
Pourquoi s’alarmer au demeurant ? Les prévisions catastrophiques étaient loin d’être sûres à 100%, les ingénieurs de la NASA paraissant incapables de fixer précisément le moment de son entrée dans l’atmosphère qui déterminerait son point d’impact : les terres habitées ne représentant que 10 % de sa surface - pas étonnant qu'il y ait crise du logement ! - il était souhaitable qu'il aille se faire voir ailleurs, ce qui fut le cas : il s’abîma dans les vastes eaux du Pacifique.
Ne nous réjouissons toutefois pas trop vite de cette heureuse issue : le ciel peut encore nous tomber sur la tête comme le redoutaient nos lointains ancêtre gaulois. L’espace est en effet saturé de divers débris spatiaux formant une sorte de couronne autour de la terre… Drôlement fortiche les humains : ils ont pollué non seulement la planète mais aussi l’espace ! Si quelque jour sur une lointaine planète des esprits évolués observent le ciel, nul doute qu’ils ne s’interrogeassent fort longtemps sur la nature de ces "anneaux" qui feront ressembler la Terre à Saturne.
Mais laissons cela : c'est un OPNI (objet politique non identifié) qui vient de s'écraser sur l'Elysée, répondant au nom de «Karachigate» - «coucou ! me revoilou»… mais Michel Polnareff n’y a aucune part - après la mise en examen de deux proches de Nicolas Sarkozy ou Karachi : avec Bazire et Gaubert, la justice touche au "premier cercle" sarkozyste (Le Monde du 21 sept. 2011).
Comme si cela ne suffisait pas, nous assistons dans le même temps à une pluie de météorites bombardant sec la résidence officielle du Chef de l’Etat : le Parti socialiste désormais majoritaire au Sénat et tout à la suite, dans l’Affaire Bettencourt : le procureur Courroye convoqué aux fins de mise en examen .
La victoire historique des socialistes au Sénat, pour réjouissante qu’elle fût, mérite peu de commentaires dans la mesure où elle était hautement prévisible, l’UMP ayant depuis 2008 magistralement perdu dans les grandes largeurs toutes les élections locales - municipales, régionales et cantonales - et les élus locaux formant le corps des "grands électeurs" nommant les sénateurs. Nous attendrons pour savoir si les socialistes sauront unir leurs forces - ce qui dans le passé n’a pas toujours été le cas - pour élire un des leurs à la tête du Sénat en remplacement de Gérard Larcher que l’UMP - jamais en manque d’optimisme stupide tant que les urnes n’ont pas rendu leur inéluctable verdict - présente comme pouvant se succéder à lui-même en raison des divisions espérées de la gauche… OK, mais c’est également oublier qu’il aura su - en 3 ans ! - indisposer certains centristes.
Le Karachigate et l’affaire Woerth-Bettencourt !
Les deux plus grands scandales - affaires d’Etat - de l’ère Sarkozy ! Qu’il eût bien voulu définitivement étouffer sous un épais matelas de procédures et manœuvres dilatoires, à défaut d’avoir pu éviter qu’elles fussent déterrées par des journalistes aussi curieux que coriaces, d’où pour les journalistes enquêtant sur l’affaire Woerth-Bettencourt ces écoutes illégales - en n’ayant garde d’oublier les cambriolages de plusieurs rédactions avec vol d’ordinateurs à la clef - avec la toute récente mise en examen du procureur Philippe Courroye (Le Monde 28 sept 2011) - si ami avec Nicolas Sarkozy - pour violation du secret des sources.
Dans les deux affaires, un omniprésent chef d’orchestre - Claude Guéant - à la baguette bien trop lourde pour éviter les «COUAC ! COUAC ! » en série de «l’ensemble UMP» - instruments et chœur - de fort médiocre qualité et incapables d’interpréter ensemble, que ce fût en formation réduite (musique de chambre) ou dans la plus grande configuration d’un concert symphonique, les partitions écrites à l’Elysée sous la dictée du maestro Nicolas Sarkozy. Espérant «bis» et autres «bravo» ils déclenchent au contraire des charivaris dignes des pires cabales artistiques du XIXe siècle !
Claude Guéant aura beau s’en défendre comme un beau diable : il n’était jamais aux commandes au moment de ces «affaires»… Ce qui est formellement exact mais tout autant discutable.
Lorsque les téléphones de Gérard Davet - journaliste au Monde qui a aussi enquêté sur le Karachigate dès 2008 comme en témoignent plusieurs articles fort intéressants dont j’avais souvenance sans les avoir pu enregistrer ou archiver - et de son informateur furent espionnés entre le 12 et le 16 juillet 2010 - par la DCRI (le contre-espionnage !) dans le cadre de l’affaire Wœrth-Bettencourt, Claude Guéant n’était certes pas encore ministre de l’Intérieur - poste alors occupé par Brice Hortefeux… encore ! Cela ressemble furieusement à une partie de "chaises musicales" - mais qu’il ne nous prenne par pour de parfaites guiches : point n’étant besoin d’être grand clerc pour savoir que tout était piloté depuis l’Elysée et notamment à l’époque par Claude Guéant, Secrétaire général, bras droit de Nicolas Sarkozy et même considéré par beaucoup de journalistes comme le "Président-bis".
Une fois nommé place Beauvau, Claude Guéant entend néanmoins "couvrir" les hauts fonctionnaires responsables non point "d’écoutes" au sens traditionnel portant sur le contenu des communications (les «écoutes de l’Elysée» du temps de François Mitterrand) mais de l’examen des "fadettes" (rien à voir avec «La petite Fadette» de George Sand) ou autrement dit, pour faire court : le listing des appels passés à partir d’un portable : qui communique avec qui, abstraction faite du contenu. Mais, n’en déplaise à Claude Guéant, même cela - sauf s’il s’agissait de défense de l’intérêt national stricto sensu- est totalement illégal s’agissant de respecter le principe du «secret des sources» des journalistes, renforcée qui plus est par la loi du 4 janvier 2010 !
Quand j’en pris connaissance en écoutant France Info, les arguties de Claude Guéant me laissèrent partagée entre colère et franche hilarité : il ne s’agissait pas «d’écoutes» mais de «repérage de communications téléphoniques». MERDALOR ! Bel exemple des dérives sémantiques de la novlang des fameux - et fumeux ! - "éléments de langage" concoctés par les services de la com’ à l’Elysée… Qui sur le plan de la stricte légalité ne rendent pas moins cet espionnage parfaitement illégal. Pour l’instant, le ministre de l’intérieur a beau prétendre que sur l’affaire Bettencourt et la violation du secret des sources, il ne sanctionnera pas (Le Télégramme, 2 sept 2011) les hauts fonctionnaires mis en cause : entendre Frédéric Péchenard et Bernard Squarcini, qui devraient être entendus comme «témoins assistés»… Jusqu’à plus ample informé c’est la juge d’instruction Sylvie Zimmerman qui a été saisie de la plainte du Monde - après une première plaine laissée sans suite - qui aura le dernier mot…
Idem pour tous les développements du Karachigate et ce, depuis l’origine, selon quelques articles déjà anciens dont je dispose. Nous savons en effet que Claude Guéant fut constamment aux côtés de Nicolas Sarkozy depuis 2002 après avoir été proche de Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur du gouvernement Balladur… qu’il soutiendra ainsi qu’un certain Nicolas S. que l’on retrouve comme par hasard en première ligne dans le Karachigate et dont Wikipedia m’apprend que Claude Guéant devint son directeur de campagne lors de la présidentielle en 2007, «après le refus du président Jacques Chirac de le nommer Préfet de police de Paris» ! Ce qui suppose une bonne dose d’opportunisme…
J’avais le parfait souvenir d’un portrait particulièrement dithyrambique - une double page ! - de Claude Guéant dans Le Monde dont je n’avais hélas conservé nulle trace. La maison Kamizole ne reculant devant aucun sacrifice (sauf financier par manque d’argent) je me suis lancée dans une recherche dans les archives du Monde.
Outre quelques autres petits bonbons qui me serviront sans nul doute à l’occasion - il n’est pas inintéressant d’apprendre qu’en 2004 Guéantaccompagna Brice Hortense à Ryad pour négocier un accord avec le prince Naïef (Le Monde du 15 avril 2004) lors même qu’un article du même jour faisait état du contrat saoudien qui oppose M. Chirac à M. Sarkozy (Le Monde du 15 avril 2011) et si je ne m’abuse c’est précisément un des contrats aujourd’hui au centre d’une des controverses sur le Karachigate et dont aussi bien Nicolas Sarkozy que Brice Hortefeux prétendent n’avoir eu jamais connaissance… «Chassez la vérité par la porte, elle revient par la fenêtre», La Fontaine étant toujours d’une extraordinaire actualité ! - j’ai retrouvé l’article en question : Claude Guéant L'homme orchestre du candidat Sarkozy (Le Monde du 16 janv. 2007) et vous comprendrez sans doute pourquoi je me suis esclaffée en découvrant le nom de l’auteur : Philippe Ridet qui fut pendant toute la campagne de Nicolas Sarkozy son plus fidèle thuriféraire : «C’est un saint, mon Sarkozy !».
Or donc, l‘image de Claude Guéant «haut fonctionnaire modeste et affable, faisant l’unanimité à droite comme à gauche, exceptionnel de calme et uniquement animé par l’ambition de servir, qui devait mettre en œuvre dans ses nouvelles fonctions, sa méthode affinée en trois décennies au service de l'Etat : une autorité sans faille et sans outrance» aura vécu.
Comme la «matière» dont je dispose est tellement riche qu’elle pourrait donner lieu à un thriller politoco-financier si j’avais quelque don pour l’écriture romanesque et voulant éviter mes romans fleuves que certains critiquent avec raison, je poursuivrais l’examen le plus exhaustif possible du Karachigate et les débiles défenses de Nicolas Sarkosy dans d’autres épisodes qui me semblent tous conduire à «la chute de la maison Sarko»…
Patience, mes amis : laissez-moi le temps de rédiger !