Parfois dans Atlantico on aborde de vrais sujets où comment les femmes gouvernent la France et même le monde et qu’on s’en n’est même pas rendu compte sauf Atlantico qui va nous le prouver avec plein de chiffres.
Sauf que les femmes sont retorses. C’est quasi instinctif chez elles d’ailleurs et elles vérifient. Oui vous savez le truc que tout journal sérieux devrait faire avant de publier des articles. C’est ainsi que pupuce et moi, tels des chiens truffiers sommes parties en chasse.
1. Mais qui est l’auteur de cet article ?
Arthur Vivien dirige ce que j’ai au départ pris pour un laboratoire d’études ; en fait il a un blog. Blog où il diffuse les idées d’Elizabeth Montfort qui appartient au groupe démocrate-chrétien et professe des idées comme « C’est oublier que l’ « hétérosexualité » n’est pas une norme sociale ou psychologique, mais la réalité biologique de la condition humaine« . C’est vous dire que c’est idéologiquement neutre et il le fallait bien quand on reproche aux autres d’être des « idéologues ». Le même Arthur Vivien n’hésite pas à professer certaines phrases sociologiquement passionantes telles que « A la différence de Ségolène Royal, Simone de Beauvoir n’a jamais fait la promotion du transsexualisme« . (j’avoue que Royal en militante LGBT ne m’avait pas marquée mais bon) et « Car les réseaux lesbiens militants montrent une telle aversion pour les hommes qu’il y a là matière à un véritable travail de mise au clair des intentions de ces réseaux. » (je vous conseille la lecture de l’article entier). Si internet a gagné un site de qualité, l’EHESS y a perdu un intervenant d’envergure internationale, je le crains.
2. On part d’où ?
Rappelons au départ que cet article est en réaction à la slutwalk qui rappelle qu’un policier canadien -vous savez ce pays où les hommes sont castrés par les féministes – avait dit que, pour éviter le viol, les femmes devaient éviter de s’habiller comme des salopes. C’est sans nul doute un oubli de l’auteur, mais rappelons que 50 à 75000 femmes sont victimes de viol chaque année en France et que les agresseurs sont des hommes.
3. Les chiffres qu’est ce que c’est emmerdant.
Quand Vivien est emmerdé par des chiffres soit il les colle sous le tapis (on ne verra donc nulle trace des chiffres concernant les viols et autres agressions sexuelles, de l’absence de femmes en politique, en tant que cadres, ou PDG) soit il considère qu’ils ne sont pas si graves. Les femmes gagnent moins que les hommes ? Faut-il être vraiment idiot que de s’intéresser à ces choses-là ! Mieux vaudrait moins travailler et s’occuper de ses enfants.
J’aurais ici une petite objection que Vivien ne comprendra peut-être pas. Beaucoup de gens aimeraient moins travailler mais ils ne le font pas …
à cause du salaire.
qui permet de vivre.
La vie est ainsi faite de contingences.
Néanmoins lorsqu’on rappelera la majorité des travailleurs précaires sont des femmes, on leur signalera qu’au moins elles ont du temps libre. Et ca, ca n’a pas de prix.
Si l’on rapporte cela au chiffre de 100 000 hommes sortant sans aucun diplôme du système scolaire (contre 50 000 femmes), on constate que, pour autant, cela affecte moins leur vie professionnelle.
Personne ne nie que les hommes subissent aussi des violences conjugales. Rappelons tout de même que 2/3 des violences sont commises par des hommes ; un tiers par les femmes. Soulignons également que si, en 2009, pour des atteintes ayant eu lieu entre 2007 et 2008, 9.7% des femmes portaient plainte 4.7% contre seulement des hommes ; en 2008-2009, 3.9% des femmes portent plainte pour 4.5% des hommes. Les femmes portent donc moins plainte que les hommes. On est sur des chiffres sensiblement équivalents. (il n’y a évidemment pas lieu de s’en réjouir ; cela signifie que le sentiment de honte ou la peur prévalent chez toutes les victimes).
4. Elles sont vraiment partout.
Vivien nous apprend donc qu’il y aurait 75% d’étudiantes en médecine et autant en droit.
On comptait en 2002 63,9 % de filles en PCEM1 sur l’ensemble des facultés de France, et 59,2 % en PCEM2.
Aux ECN (ancien internat), on compte dans les différents niveaux de classements : 42.8% d’hommes et 57.2% de femmes en 2004.
En 2005-2006 sur l’ensemble de la France il y avait 65% d’étudiantes en droit.
« D’où cette constatation faite par de nombreux observateurs : si les filles font des études plus longues que les garçons, et obtiennent de meilleurs résultats,
- elles sont concentrées dans un nombre limité de filières;
- ces filières sont moins professionnalisées;
- elles sont moins présentes dans les filières les plus prestigieuses
5. Cyrulnik l’inimitable.
Nous est alors livrée une docte interview de Cyrulnik auteur de l’inoubliable : « Je pense que le « genre » est une idéologie. Cette haine de la différence est celle des pervers, qui ne la supportent pas. Freud disait que le pervers est celui qu’indisposait l’absence de pénis chez sa mère. On y est.« . Les Fassin, Beauvoir, Butler et autres milliers d’universitaires seront sans nul doute heureux de voir leur personnalité et leur vie familiale analysés aussi rigoureusement.
En clair, si je crois au genre, c’est parce que j’aurais voulu que maman ait une bite. Lumineux.
Cyrulnik nous explique alors qu’il n’y a pas de domination masculine puisque
- Les filles ont une meilleure acquisition du langage. L’étude ici nous dit que si les filles ont 30 mots de plus « au départ », elles sont rattrapées dés l’âge de 24 mois par les garçons. Et quand bien même les filles ont en effet un meilleure apprentissage de la lecture, cela ne préjuge pas de l’existance ou l’absence de la domination masculine.
- Les garçons sont plus dans la transgression. Encore une fois cela ne préjuge de rien ni dans un sens ni dans l’autre.
- sur la surreprésentation des garçons en pédopsy, qui encore une fois ne valide ni n’infirme la domination masculine ; elle existe bien mais s‘inverse après 18 ans. Il n’y a donc pas « que des petits garçons » mais 60 à 65 % de petits garçons.
Sur la « docilité » des filles, l’étude nous dit que « De fait les garçons sont à la fois beaucoup plus souvent partie prenante des interactions, mais aussi plus souvent sollicités. A plusieurs reprises les petites filles actives ou «bavardes » sont sommées de se faire plus discrètes, voire de se taire »
Une célèbre étude de Condry et Condry rappelle combien très tôt on genre les enfants et combien la docilité des filles est construite ; des adultes sont invités à voir un enfant, tour à tour habillé en fille et en garçon. Il s’agit toujours du même enfant mais cela ne leur a pas été précisé. Lorsqu’ils sont face à ce qu’ils croient être une fille, ils ont tôt fait de la voir « trop agitée » alors que le « garçon » est vu comme « plein de vie ».
- Les filles ont envahi les grandes universités américaines. J’ai donc regardé le QS World University Ranking et pris les meilleures universités américaines.
* MIT : 45 % de femmes en 1er année, 31 % de femmes diplômées
* Harvard et Yale, : 50 % hommes. 50% femmes.
* Princeton et Stanford : 51% hommes, 49% femmes.
* Columbia : 52% d’hommes et 48 % de femmes
* University of Pennsylvania : 49% d’hommes et 51 % de femmes. ALLELUIA. On tient enfin notre envahissement total, absolu, définitif, des universités par les femmes.
Je laisse à un-e biologiste le soin de décortiquer le merveilleux passage sur les chromosomes et les hormones. Je dirais simplement qu’il me parait un peu simpliste de qualifier une hormone d’ »hormone de hardiesse et de mouvement« . La hardiesse est un comportement complexe, changeant selon les époques et les lieux ; il me paraît tout à fait absurde de la relier à une seule hormone.