"Sociabilisation" : maître mot de mon destin.
8 voyelles, 7 consonnes, 7 syllabes. C'est pas gagné.
Une solution : Le sport. Bien être émotionnel et physique, perception de soi...
Parfait, on y va.
J'ai évidemment choisi la facilité en continuant à faire ce que je fais depuis toujours : combattre. Pas folle la guêpe. C'est pas non plus le moment de se ridiculiser en tutu.
(Oui la danse et moi c'est fusionnel qu'à partir de 4h du matin, debout sur le bar, hurlant des saloperies et 3 litres de vodka dans le sang).
Première étape : Arrivée dans mon nouveau Dojo : lieu béni où je vais pouvoir enfin me défouler et évacuer mes mauvaises tensions. Et Dieu sait que j'en ai besoin en ce moment la p***** de sa r**** m******.
Découverte de la salle de combat, j'ai à peine passé la tête par la fenêtre, que j'aperçois une enseigne lumineuse clignoter : "PHARMACIE". Ah ouai, rassurant. Je continue sagement mon inspection, et pas besoin d'avoir fait Science Po pour remarquer que dans le cours d'à côté ya réunion Tuperware de beaux gosses. J'adore le sport.
J'ai passé 1h30 le nez collé à la baie vitrée.
Non, je plaisante, je suis venue pour combattre moi.
Surtout à 600 euros la cotisation annuelle.
Début du cours. I'm so excited. A moi la sociabilisation, le GRAAL.
Premier contact, surprenant. Un gars passe devant moi et me met une petite frappe dans le ventre suivi d'un "Salut toi".
Hum, il est sérieux lui? J'étais à deux doigts de lui balancer qu'on avait pas élever les cochons ensemble, mais finalement j'ai opté pour mon sourire Miss France et un "Salut".
Je te rassure de suite, un "Salut" tout court, hein. - Bref, simple, direct -
Pas un "Salut" suivi du clin d'oeil appuyé. Non, non, non. Sachant que je n'ai jamais réussi à en faire un correctement et que j'ai tendance à toujours fermer les deux en même temps, il serait parti dire à tout le club que j'ai un tic.
Dans mon cerveau c'est la foire du Trône, une vraie analyse sociologique est en train de s'opérer.
Tous les cas de figures sont là, on pourrait presque nous enfermer, faire venir Benjamin Castaldi et nous passer en prime time sur TF1. J'te jure qu'on a du potentiel.Je scrute de gauche à droite l'assemblée pendant les exercices et là je découvre la personnalité de chacun :
- Le Brahim Asloum du dimanche qui tente de t'impressionner en se gonflant les pecs et qui en moins de 30 secondes de combat se cache le visage en te demandant timidement de porter les coups moins forts.
- Le mec qui aux premiers abords paraît relou. Et aux seconds, ben aussi. Tu sais celui qui, quand tu atteins le sommum de l'épuisement, n'hésites pas à rappeler au coach qu'on a oublié de faire une centaine de pompes. Le "bougre", pour rester polie.
Enfin, tout ça n'est pas de la critique biensûr, c'est de l'observation.
On a tous besoin de repère, de se familiariser avec l'autre, c'est humain.
Bilan de l'opération : "POSITIF".
Des coups, de l'action, des gens agréables, un coach sympathique, des corps à corps avec des hommes (hum) transpirants (beurk).
Mon pari de sociabilisation est sur la bonne voie.
Bon c'est pas encore au prochain cours qu'on va se faire une queue leu leu sur le ring, mais j'y travaille, promis.
Prochaine étape, lundi prochain, je tente le "salut" collectif, je suis prête à tous les risques.
T'inquiètes public, je te tiens au courant. Au premier "ça va?", j'organise un événement facebook et on sabre le champagne.
Signé : Lady Baba, répétant devant son miroir :
- "Coucou!" -- Bof, trop gamine de 16 ans qui manque de confiance en soi
- "Hey !!!" -- Trop High School Musical si par erreur j'ajoute un sourire Colgate
- "Salut TOI" -- Le TOI trop appuyé, ça sent la nana qui veut se faire secouer dans les vestiaires
- "Hello" -- Trop hautain, genre je suis bilingue, pas du même monde quoi.
Je suis foutue.
Des suggestions les amis?