En Inde, d’antiques statues de pierre montrent des personnages couverts de bijoux et l’hindouisme est à l’origine d’un usage frénétique de l’or et de l’argent. Dans cette civilisation où l’art exprime le sacré, les bijoux n’étaient pas uniquement des objets décoratifs. La croyance selon laquelle l’or et les pierres précieuses possédaient des vertus pour soigner ou conjurer le mauvais sort était profondément enracinée dans la psyché indienne. On affichait d’ailleurs ses gemmes pour se prémunir contre le mal et exploiter l’influence bénéfique des planètes.
En Inde, la vocation du bijou n’est pas uniquement d’embellir le corps. L’objet précieux est une icône associée à presque tous les aspects de la personnalité d’un individu : position sociale, caste, communauté ou religion. Tout ce qui compose la parure, le métal, le dessin, le décor ainsi que les pierres, se mêle pour inventer un riche langage symbolique dont les origines remontent à d’anciennes croyances spirituelles. Il suffit qu’une pièce ornementale soit portée pour qu’immédiatement une association d’idées se produise. Par exemple, le fait d’introduire le symbole du serpent accorderait fertilité et protection ; les colliers en forme de boutons de jasmin doteraient celles qui les portent de beauté et de grâce.
Les indiennes nous impressionnent toujours par leur beauté, leur grâce et leur tenue vestimentaire : saris multicolores, splendides bijoux. Jusqu’au début du siècle, la propriété légale d’une femme hindoue se réduisait à ses bijoux de dot – une garantie financière (strishan) qui leur était offerte au moment du mariage et dont elle pouvait jouir en cas de besoin.
Les femmes portent de somptueuses parures d’argent : leur front s’orne d’un pendentif sphérique, le tika, parfois relié aux boucles d’oreilles. Leur tour de cou est un superbe ensemble de rubans tissés de perles, surmontés par le plus beau joyau. Au nez, toujours percé, est placé une pierre précieuse, ou Nathu en argent, ou encore un lourol, qui est un anneau ou disque de métal, relié par une chaîne à l’oreille. Les bijoux de nez trouvent leur origine dans les invasions musulmanes (Afgans). Cette coutume tend à disparaître et les femmes d’éducation moderne dans les classes aisées l’ont complètement rejeté.
A la taille, elles portent une ceinture (Kandhari ou Tangri), aux poignets et aux bras, une série de larges bracelets (Kada) rappelés par le Kadi qui ornent les chevilles. Aux orteils des femmes mariées, des anneaux appelés Chakti sont glissés.
Par sa richesse de couleurs, sa diversité culturelle et ses matériaux scintillants, l’Inde a toujours fasciné les créateurs et l’industrie du luxe. Elle suscite aujourd’hui les convoitises car, contrairement à la Chine, le luxe n‘est pas une nouveauté en Inde. Les maharajas élevés avec la joaillerie Cartier et les bagages Louis Vuitton en sont un exemple.
Cette année encore, l’Inde a été mise à l’honneur par les créateurs.
En septembre dernier, Cartier avait choisi Londres et Lancaster House, pour dévoiler à 400 clients venus du monde entier, 583 pièces d’exception, parmi lesquelles se trouvait la toute nouvelle collection de haute joaillerie baptisée "Inde Mystérieuse". Plus qu’un titre, c’est une invitation au voyage des sens, un parcours en rêve d’un ailleurs mythique, dont la simple évocation renvoie à l’épopée des récits de voyage anciens. Une dénomination qui rend hommage au style, à la diversité culturelle, à l’histoire et à la richesse gemmologique de ce pays et de ses nombreux mystères. L’Inde et les maharajahs, les parades d’éléphants décorés, les palais somptueux, les senteurs parfumées des épices, les couleurs vives des saris, le son des flûtes..., l’Inde submerge tous les sens et enivre d’odeurs, de couleurs et de bruits. Voilà ce que Cartier a voulu transmettre à travers ces 583 pièces joaillières : un univers de légendes qui bouleverse, une terre de contrastes qui émerveille, une mosaïque de peuples, de langues, de religions et de cultures qui ensorcelle.
Hermes a également succombé aux charmes de l’Inde. Une campagne de communication vient d’être lancée. Sublimes, colorés et raffinés ces visuels mettent en scène le top model indien Lakshmi Menon et symbolisent le désir de la marque de s'orienter vers l'Inde. La marque ouvrira sa première boutique à New Delhi à l’Automne prochain.
Cependant, il ne faut pas oublier que l’Inde possède depuis longtemps ses propres marques de luxe ! Elle est donc, au final, davantage un marché à apprendre qu’un marché à conquérir !
http://www.cartier.fr/
http://www.orangehermesetroseindien.com/