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Rien n'est perdu, fors l'honneur

Publié le 01 octobre 2011 par Ansolo

On ne voulait pas y croire. Tous les facteurs plaidaient en faveur d'une victoire du XV de France. A l'exception d'un seul : le coeur. Celui des Tongiens était énorme aujourd'hui, accompagné d'une discipline dans le jeu qui, sans être parfaite, fut suffisante pour perturber les bleus.

Suffisante, l'équipe de France le fut, du moins dans les premières minutes. Avant que ce sentiment cède la place à quelque chose ressemblent bigrement à de la trouille. Comme tétanisés, les joueurs français subirent continuellement, laissant les Tongiens déferler sur une défense apathique. Combien de plaquages inefficaces, permettant aux puissants avants Iliens d'avancer dans le camps tricolores ? On a vite cessé de compter...

Les rares mouvements d'attaque des bleus furent brouillons et rapidement gâchés par des fautes de main, de placement ou de soutien. A cet égard, le mirage d'un Parra ouvreur international devrait maintenant être dissipé. Le jeune et talentueux Clermontois peut dépanner à ce poste, mais visiblement pas officier toute une rencontre. Ce garçon fait preuve d'un grand courage (lui au moins...) mais en plus de fragiliser la défense - sa zone étant très souvent ciblée par les attaquants adverses, il n'est pas l'animateur qu'on attend. A cet égard, même en deçà de son niveau habituel, François Trinh-Duc semble apporter davantage de garanties.

Dans cette équipe sans ressort, quelle peut-être la responsabilité de son capitaine ? A nos yeux, elle est importante : un bon capitaine n'est pas seulement celui qui montrer l'exemple. Il doit rameuter ses joueurs, leur sortir la tête du guidon et les aider à les remettre sur les rails. Aujourd'hui, Thierry Dusautoir a donné le sentiement d'être un joueur parmi d'autres.

A l'exception de Maxime Médard et, dans une moindre mesure, Vincent Clerc, aucun des titulaires n'a été à la hauteur. Mêm Julien Bonnaire, pourtant le plus régulier dans l'excellence depuis le début du tournoi, n'a été que l'ombre de lui-même. On notera également l'entrée décisive (une nouvelle fois) de Fabrice Estebanez à la 59ème minute : sorti six minutes plus tard pour un plaquage cathédrale totalement stupide, il a laissé ses coéquipiers à la dérive.

Cette défaite de l'équipe de France lui permet de compter un nouveau record, puisque c'est la première fois qu'elle termine une phase de poule de Coupe du monde avec deux défaites. L'essentiel paraît préservé, dès lors que la qualification reste acquise. Mais si rien n'est perdu sur le strict plan sportif, on ne peut pas en dire autant sur le terrain de l'honneur. Cette équipe de France nous fait honte. Elle fait honte à ceux qu'elle représente comme à ceux qui la soutiennent.

La responsabilité de Marc Lièvremont est évidemment largement engagée. Certes, ce n'est pas lui qui rate les coups de pieds ou fait des fautes de main. Mais il est celui qui devait créer les conditions pour que les joueurs donnent le meilleur d'eux-même. En tout état de cause, il n'y est pas parvenu. Et il ne faut surtout pas exonérer la fédération ni celui qui, il y a quatre ans, a choisi l'actuel sélectionneur, surfant sur l'espoir de lendemains qui chantent après la déconvenue de 2007.

Evidemment, l'exploit reste possible d'une qualification en quarts voire en finale. Mais une telle éventualité, après ce qu'il a été donné de voir aujourd'hui, paraît assez improbable. Et pour tout dire, on n'est pas certain que cette équipe et son sélectionneur le méritent.


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