Chroniques Américaines - N°7 / NYC

Publié le 14 novembre 2006 par Antoine Dubuquoy

Tout d'abord, l'événement attendu par tous: la sortie demain du Zune de Microsoft, l'Ipod killer. Communiquant, multiformats, il est séduisant sur le papier. On verra sur place... entre deux rendez-vous, chez .

Vu hier le magnifique film de Clint Eastwood, "Flags of our Fathers" (La mémoire de nos pères). Comme d'habitude chez Eastwood, plusieurs degrés de lecture: film sur l'héroïsme, hommage au sacrifice des soldats américains pendant la guerre du Pacifique, mais aussi réflexion acide sur la mise en place des outils de propagandes nécessaires au financement de l'effort de guerre. Réflexion à partir de la fameuse photo de la prise d'Iwo Jima, qui s'avère avoir été mise en scène jusqu'à en devenir totalement iconique. Ce n'est pas la première fois qu'un film démonte la machinerie de la propagande, ou de ce qu'on pourrait appeler pudiquement une utilisation avisée des médias. Démonstration historique de la mise en place dès les années 40 d'opérations de RP, jouant sur l'émotion, et l'héroïsme. On peut faire un parallèle avec la machine médiatique mise en place pour faire accepter la guerre en Irak. Cette dimension apparaissait déjà dans "The Right Stuff" (L'Etoffe des Héros) de Philip Kaufman, où il était clairement montré que la médiatisation des astronautes américains participait à la légitimation du financement vertigineux du programme spacial. La notion de héros fonctionne toujours bien dans l'imaginaire américain, on l'a vu après le 11 septembre. La démonstration de Clint Eastwood montre l'opposition et la complémentarité entre la construction de mythes destinés à réconforter l'opinion publique, et l'héroïsme réel qui se contruit dans l'action, de façon instinctive et sans calcul. Et au final, on en revient toujours à John Ford et "L'Homme qui tua Liberty Valance": When the legend becomes facts, print the legend...