Ne jamais mêler vie professionelle et vie privée ...

Surtout quand on est infirmière.

Le peu d'expérience de jeune dîplômée m'a permis d'affiner mon profil professionel, ainsi que mes futurs projets professionels (l'avantage du métier, c'est de pouvoir changer d'unité afin de découvrir des pathologies jusque là inconnus et d'approfondir ses connaissance, parce que NON, le DE en poche, ça signifie pas tout savoir et tout faire. Bref.)

Le bug, c'est lorsque votre chère famille et vos proches vous sollicitent lorsque il y'a un pépin ; untel ne veut plus continuer ses médicament, machin envoie chier le médecin de famille parce que c'est un sale con ... 

Âllo l'infirmière, que penses tu de la situation? Comment réagir? Tu peux pas faire quelque chose?

Et là, c'est le drame. Mélanger relations familiales et médicales. 

Le point positif, la personne a plus confiance en toi qu'au médecin ; le hic, c'est de lui faire entendre raison. 

L'écouter, mais étant membre de la famille, il n'y'a pas cette "neutralité", ou plûtot distance relationnelle.

D'autant plus, pour arranger les choses, ils ne racontent que ce qu'ils l'arrangent.

Et ayant la mauvaise manie de prendre les choses un peu trop à coeur, surtout quand il s'agit de personnes proches, je bataille pour que tout se passe pour le mieux. J'endosse le costume de la wondernurse prête à aiguiller la personne vers d'autres professionels de santé réputés compétents ( même si déontologiquement parlant, je ne devrais pas avoir à tenir ce genre de propos)

"Tu me conseillerais quoi, toi?"

La phrase de trop. La phrase qui tue.

J'ai vu les résultats d'examens, j'ai vu ce qu'on fait les médecins, les médicaments prescrits.

Je sais d'avance que la fin est proche.

Et ça, je ne peux rien y faire.

Comme toutes ces personnes hospitalisés que je savais incurables.

Mais là, il s'agit d'une personne qui tient une place énorme dans mon coeur.

La fin va être douloureuse.

Pas besoin d'être diplômée en médecine ou autres formations paramédicales pour savoir quoi faire dans ces moments là.

L'accompagner, lui faire profiter au maximum des petits bonheurs de la vie, le rassurer.

Ne pas le laisser partir dans l'angoisse.