Magazine Humeur

Un macchab plus vrai que nature dans une poubelle

Publié le 30 septembre 2011 par Kamizole

Certains pisse-vinaigre trouveront très certainement que mémé Kamizole qui se plaint toujours d’être à la bourre a bien du temps à perdre avec des sujets sans importance. Précisément ceux que je qualifie et range dans la catégorie des «petits riens»… «Les sujets de mécontentement ne manquant pas chez les sujets de sa majesté» Sarko 1er comme eut dit Henri de Rochefort et n’ayant pas non plus particulièrement matière à me réjouir par ailleurs, je n’en n’éprouve que davantage l’envie et le besoin de quelques dérivatifs bon enfant. Aussi, ma curiosité naturelle fut-elle piquée quand je vis ce titre en explorant Google Actus : Vrai mystère autour du faux pendu de Sausset-les-Pins La Provence, 25 sept. 2011). Sachant qu’à Marseille l’on défouraille à tout va à la kalachnikov en ce moment, je m’attendais plutôt à un règlement de compte qu’à un canular.

Or, si les éboueurs de la région marseillaise crurent faire une macabre découverte dans une poubelle et en furent tout retournés : un cadavre momifié et ont appelé immédiatement la police sans toucher au corps, les policiers remarquèrent très vite que, malgré l’état apparent de décomposition avancée du corps, il ne se dégageait paradoxalement aucune odeur putride. Par ailleurs, la corde qui lui serrait le cou était neuve.

Sortant donc le «corps» de la poubelle pour procéder à un examen, ils eurent la surprise de découvrir qu’il ne s’agissait en fait que d’un mannequin en polystyrène «au réalisme incroyable et inquiétant» ! Pour l’instant, aucune hypothèse n’est écartée : blague de carabins ou de comédiens voulant se débarrasser d'un élément de décor ? Mystère.

Voyez comme je ne suis nullement sérieuse : je n’ai pu m’empêcher de penser à une blague de Franquin dans «Gaffes à gogo» : le pourtant peu rigolo De Mesmaeker - ennemi juré de Gaston Lagaffe qui fait foirer tous les contrats - conviant Fantasio pour signer un contrat dans son bureau. Celui-ci reste des heures jusqu’à la nuit tombée devant un De Mesmaeker immobile et muet… que l’on voit à la fin, hilare et attablé avec sa femme devant un agréable dîner et disant : «Elle m’a coûté cher, mon effigie en latex, mais quand je pense à la tête que doit faire ce monsieur Fantasio en ce moment ! OHOHOH ! WHA ! HA! HAAA !

Mais fini de rire ! Quand bien même les galéjades seraient-elles courantes sur le Vieux-Port de Marseille… Parcourant l’article, mon attention fut attiré par l’intitulé d’un article déjà ancien (12 sept. 2011) de La Provence Claude Guéant s'en prend aux Comoriens de Marseille. J’avais bien appris qu’il s’en était pris aux Comoriens mais faute de temps je n’avais pas creusé davantage l’info, sachant que j’y reviendrais pour épingler mon nouveau copain. Qui, cela ne vous aura sans doute pas plus échappé qu’à moi, est loin d’en être à son premier dérapage raciste, il s’en faudrait de beaucoup.

Claude Guéant, longtemps surnommé «Président-Bis» quand il officia auprès de Nicolas Sarkozy en tant que Secrétaire général de l’Elysée mérite tout autant aujourd’hui d’être appelé «Le Pen-Bis» ! Je prends le risque d'être censurée : basta !

Nul doute que comme un certain nombre de membres de l’UMP - sans même parler des députés de la Droite populaire dont j’ai lu tout dernièrement qu’ils entendaient ouvrir leurs rangs aux citoyens lambdas : création d’un FN bis ! - ils disent tout haut ce que leur souffle Nicolas Sarkozy. N’en déplaise à Maurice Szafran dont j’apprécie fort les chroniques dans Marianne, pour une fois je ne fus nullement d’accord avec lui quand il écrivit en substance (je n’ai pas retrouvé le numéro) que le racisme n’était pas dans la culture de Nicolas Sarkozy… Je suis intimement et depuis longtemps persuadée du contraire.

Or donc, Claude Guéant qui me débecte chaque jour davantage n’a pas craint de déclarer le 11 septembre 2011, alors qu’il était en visite à Marseille et interrogé sur les racines de l’insécurité dans la cité phocéenne lors du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro «qu’il y a une immigration comorienne importante - le fait est loin d’être nouveau - qui est la cause de beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier»…

Ben voyons ! Quand il fut question de fustiger la délinquance des Roms, il donna des chiffres tellement fantaisistes et disproportionnés qu’il fut abondamment critiqué, y compris par l’Insee. Mais la démarche reste identique sur le fond :  "Diviser pour régnier"... Leçons de Machiavel mal apprises et comprises : stigmatiser une population par son origine, la couleur de sa peau, sa religion : l’islamophobie qui tire prétexte d’un nombre limité d’excités sans vouloir reconnaître que la plus grande majorité des musulmans de France n’aspirent qu’à vivre en paix sans imposer ni exiger quoique ce soit d’autre que des lieux de culte convenables.

L’on peut quand même se réjouir qu’il ait fait l’unanimité contre lui, non seulement à gauche mais tout autant au sein de l’UMP, et notamment Jean-Claude Gaudin : «En tant que maire, j'ai toujours oeuvré pour faciliter la coexistence des nombreuses communautés immigrées dans notre ville, même si cela engendre parfois des problèmes difficiles à gérer. Pour autant, on ne peut pas incriminer une communauté en particulier».

Si Claude Guéant avait quelque peu de culture - mais cela se saurait - il saurait que Marseille fut depuis la plus haute Antiquité une ville d’immigration. Sans doute même bien avant sa fondation par les Grecs vers 600 ans av. JC; Je ne saurais que trop lui conseiller la lecture du formidable ouvrage de Fernand Braudel «Les mémoires de la Méditerranée».

Si les choses ont sans doute bien changé, c’est sans nul doute dû en grande partie à la crise économique autant qu’à la ghettoïsation des étrangers dans des quartiers périphériques devenus autant de lieux d’exclusion sociale et ethnique. Ne me faites pas non plus dire que cela serait une excuse à la délinquance. Discours qui fut trop longtemps celui de la gauche, ce que déplora Marianne des années durant, et j’étais tout à fait en phase chaque fois qu’ils tirèrent la sonnette d’alarme à ce sujet. L’on peut très bien être pauvre, y compris d’origine étrangère, sans être voyou.

Il restera - comme Claude Guéant a eu tôt fait de tarir ma badine humeur matutinale - à lui conseiller de bien plutôt surveiller ses grands flics ripoux ! Avouez que ça «l’affiche bien mal» que Le n°2 de la police judiciaire de Lyon soit en garde à vue  (Le Figaro 29 sept. 2011) pour en avoir «croqué» - l‘appétit vient en mangeant - et être impliqué dans un système mafieux de trafic de drogue qui ressemble furieusement à ce que fut la «French Connexion» dans les années 70. A ceci près que, contrairement aux Etats-Unis où certains éléments de la police étaient complice des mafieux, rien de tel ne fut découvert au sein de la police française. Qui mena un travail exemplaire.

Nous ne serions pas au bout des surprises à en croire aussi bien Le Figaro que Le Monde Perquisitions à Genève après l'interpellation du nº 2 de la PJ à Lyon les policiers auraient découvert «une importante documentation saisie dans plusieurs établissements bancaires et sociétés financières de la place» dans le cadre de l’entraide judiciaire… Pas de chance pour eux : ils auraient été «balancés» par leurs potes du grand banditisme entendus dans le cadre d’une vaste enquête sur un trafic international de stupéfiants - cocaïne - a priori avec la Colombie. Quitte à tomber, autant entraîner du même coup leurs complices parmi les pontes de la Maison Poulaga !

Nous apprenons que d’autres policiers risquent d’être mis en cause, non seulement à Lyon mais également à Grenoble, Marseille et Nice. Rien de bien surprenant dans ces hauts lieux mafieux.

Par ailleurs, quand je lis que la femme du principal prévenu - Michel Neyret - qui aurait été également mise en garde à vue «tiendrait un hôtel ou des chambres de luxe dans la région lyonnaise», mon habituel petit flair ne peut s’empêcher de penser que nous pourrions trouver là une autre déclinaison du grand banditisme - il faut bien varier les sources de revenus - le proxénétisme qu’il fût de luxe ou populaire, fait partie des grands classiques de la pègre.

Quoiqu’il en fût, attendons-nous à un nouveau feuilleton avec moult rebondissements. Mes amis, préparez-vous à en apprendre de nouvelles chaque jour. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge - elle sera plus lyonnaise (l’on mange très bien à Lyon) qu’espagnole. Préparez-vous de copieux «plateaux-télé», arrosés d’un bon petit vin de derrière les fagots. Dallas, à côté, c’est peanust !


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