Pour ce qui concerne le reste, une simple visite du site de l'Assemblée Nationale suffit, pour se rendre compte de la façon dont de nombreux députés, appréhendent le phénomène. Quelques exemples
Proposition de loi : visant à dispenser au sein des établissements de l’enseignement secondaire une initiation pédagogique et juridique sur les dangers inhérents à l’utilisation d’internet
Culture : diffusion et protection de la création sur internet
Economie : jeux d'argent et de hasard en ligne
Et surtout, la célèbre question du député UMP, André Wojciechowski, qui attirait l'attention du ministre sur : « (...) les dérives de l'anonymat dans les discussions sur Internet. L'évolution constante des réseaux proposés sur le web incite les internautes à communiquer de plus en plus ouvertement sur des sites de discussion. Le couvert d'un certain anonymat laisse s'installer un régime de liberté de parole qui va à l'encontre du droit et occasionne quelques fois des écrits qui peuvent être considérés comme diffamatoires. Afin de rendre plus responsables les utilisateurs du dialogue sur Internet, il lui demande si le Gouvernement envisage de proposer l'instauration de la personnalisation des messageries Internet par l'obligation de déclarer sa véritable identité »
Ce qui prouve que, si pour les citoyens, le Web est devenu un outil de dialogue incontournable, pour beaucoup de parlementaires, il reste un outil de promotion/propagande ou tout simplement ... ignoré ! C'est ce que confirme l'étude du site Elu 2.0 sur l'usage que font nos élus de l'Internet.
Constat ?
79 députés (14%) sans aucune présence Web
110 députés (20%) sans blog (1)
307 députés (54%) ne sont pas sur Facebook et 458 députés (80%) n'ont pas de page Facebook.
451 députés (78%) n'ont pas de compte Twitter
391 députés (66%) n'ont pas de compte vidéo
4 députés seulement ont fait développer une application mobile permettant aux citoyens d'interagir avec eux
(1) Commentaire du site Elu 2.0 cité par Clubic : « seulement 10 % des blogs peuvent être considérés comme des sites 2.0, c'est-à-dire des sites collaboratifs autorisant le partage et le dialogue avec les internautes (zone de commentaires, flux RSS et fonctionnalité de partage des articles sur les réseaux sociaux) »
Carte issue de l'étude : « Les députés et Internet »
permettant de connaître l'activité web des élus
Pierre Guillou, fondateur du site, interviewé par Libération nous livre l'analyse suivante
« (...) les politiques se font de la communication politique : ils sont souvent retranchés dans des méthodes anciennes où, finalement, on délivre une parole qui tombe d'en haut via des médias classiques. Il s'agit encore trop souvent d'une communication unilatérale (...) l'enjeu pour la plupart des députés est de changer leur façon de communiquer. Il s'agit d'ouvrir le débat, de demander aux gens ce qu'ils pensent et d'intégrer leurs réflexions et leurs propositions dans l'élaboration des programmes politiques. C'est une révolution pour l'élu, qui reconnait ainsi ne pas être tout-puissant (...) »
Et bref, il y a du boulot pour les élus qui accepteraient vraiment d'ouvrir le dialogue et de défendre leurs idées avec les internautes/citoyens/électeurs.
Mais, pour tous ceux (et il sont plus nombreux qu'on ne le croît) qui fuient les visites de cages d'escalier ou de marchés dominicaux, se faire interpeller ou critiquer en ligne sera probablement difficile à concevoir et accepter. Et restera toujours plus inconfortable qu'un passage ... bien organisé à la télévision, à la radio ou dans un quotidien ami !
Bibliographie
Etude Elu 2.0
Palmarès des députés sur le Web
Crédit image
L'Express