Cinq poèmes courts de Patricia Laranco.

Par Ananda

La faux du vent

sur son tranchant

voit des étincèles jaillir

et le duvet de l'air

prend feu

l'odeur poivrée

piaffe en semant

ses spores blonds, ses graines d'or

qui prennent le train ascendant,

écumeux de la folie neuve !

Dans le ciel vitrifié

les nuages cassants

rêvent d'être des vagues à la puissante chair

aux couleurs de miroir,

au souple enroulement

autour de leur propre masse corps

qui s'ébroue

Mais hélas, ils ne font rien qu'attendre le soir

terrestre où seuls les arbres-ombres

les magnifient

Le soleil est un œuf cassé
dont le jaune dégoulinant
ombré d'un vert moussu, moisi
pend à cheval sur les murets
ou se love sur les balcons
avec des airs d'îlot pâteux
ou de chat sur la défensive...

Pavé dur
feuilles mortes sales
cohortes d'écoliers nerveux;
le jour lance ses derniers feux
de lumière oblique, fruitée
le ciel d'un bleu distant
regarde.