Quand Eram piétine la sacro-sainte famille

Rien de tel que la provoc’ pour faire le buzz. Une vieille recette de publicitaire qui fonctionne encore et toujours. La preuve avec Eram qui s’attaque à l’image traditionnelle de la famille. Au placard la cellule familiale lambda, aujourd’hui place au règne de la recomposée, homoparentale ou divorcée. Après tout, ça ressemble à la vraie vie, non ?
«Comme disent mon papa, ma maman, et la troisième femme de mon papa, la famille, c’est sacré», indique une petite fille sur l’affiche de la campagne signée par les Ateliers Devarrieux. « Comme disent mes deux mamans, la famille c’est sacré » ; « Comme disent ma maman, et son petit copain qui a l’âge d’être mon grand frère, la famille c’est sacré ». Des slogans au ton décalé et des images pas forcément du goût de tous. Notamment la photo du couple d’homosexuelles avec un enfant métis qui a provoqué les foudres d’associations conservatrices et catholiques dénonçant « une propagande dégénérée, antifamiliale et métisseuse ».

Pour justifier cette campagne, Eram s’est fendu d’un communiqué : « A l’heure où les divorces sont de plus en plus nombreux en France, où le mariage homosexuel vient d’être légalisé à New York, Eram met les pieds dans le plat et affiche dans la rue et les magazines des portraits de familles comme on ne les montre jamais dans la publicité : déstructurées, recomposées, éclatées, décomposées. Des enfants qui ont deux mamans, d’autres qui ont un père, une mère et trois belles-mères, d’autres encore dont le beau-père a l’âge d’être leur grand frère. La vraie vie, quoi. Mais si les familles explosent, l’esprit de famille reste. Car quoi qu’il en soit : la famille c’est sacré. »
Au-delà de la polémique et du buzz, la réelle question qui se pose aujourd’hui, c’est : la publicité peut-elle faire avancer les mœurs ?