Parisien depuis trente trois ans (oui, parisien de naissance en fait...), je dois confesser que je n'avais encore pris, jusqu'à hier soir, le chemin du petit Théâtre de la Huchette dans lequel se joue sans discontinuer depuis plus de cinquante ans la célèbre "Cantatrice Chauve" d'Eugène Ionesco, sa première pièce devenue à juste titre un grand classique du théâtre de l'absurde. Nul doute que j'eu mieux fait de m'abstenir ce 29 septembre 2011, tant ce qui nous fut présenté relevait d'une approximation des plus totales...
Si l'on ne pourra reprocher son grand âge à la mise en scène, encore que celle-ci sembla véritablement plongée dans le formol, il est de mon devoir de dénoncer le manque de travail évident de la part d'une distribution certes fraîchement arrivée (à la huchette on pratique l'alternance) mais tout de même... Se glissant dans une partition datant donc d'un demi siècle, les comédiens ont oublié l'essentiel, à savoir nourrir leur personnage intérieurement et jouer avec sincérité ! Singeant attitudes et intonations de leurs prédécesseurs, ces coquilles vides sonnent effroyablement faux... Il apparaît alors que l'essence de la réflexion du metteur en scène Nicolas Bataille sur l'oeuvre de Ionesco disparut avec lui en 2008, la forme subsistant seule, tant bien que mal, à mesure que les interprètes se succèdent.
Que dire de plus à propos d'un spectacle visiblement devenu au fil des ans une atttraction pour touristes (Tour Eiffel-bateaux mouches-Huchette-Lido et retour à l'hôtel ! ) ou une sortie pour profs de français en mal d'inspiration accompagnés de leur classe ? Que le petit décor de Jacques Noel (qui nous a malheureusement quittés cet été) est charmant mais qu'en dehors de cela, il est urgent de partir à la recherche des re-créateurs de Ionesco !
On en reparle prochainement...
Ci-dessous une vidéo dans laquelle aucun des comédiens vus hier soir n'apparaît...