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06h00 | Mis à jour 09h14
Par JEAN-paul vigneaud
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Le congrès de l'Union sociale pour l'habitat (parc des expositions) vient cruellement rappeler à la Gironde qu'elle n'offre pas suffisamment de logements sociaux. 81 000 logements dans le département selon des estimations récentes. Il en manque 17 000, au regard de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU).
La loi impose un quota de 20 % de logements sociaux aux communes de plus de 3 500 habitants situées dans des agglomérations ou Communautés de communes de plus de 50 000 habitants. Au 1er janvier dernier, en Gironde, le taux avoisinait seulement les 12 %.
Quinze « mauvaises élèves »
En Gironde, la loi SRU touche 39 communes sur 542. Au dernier bilan signé par le préfet, 26 de ces 39 communes n'étaient pas dans les clous. Seules les 15 plus « mauvaises élèves » ont fait l'objet d'une pénalité : Ambarès-et-Lagrave, Arcachon, Bordeaux, Cadaujac, Canéjan, Gujan-Mestras, Izon, Léognan, Parempuyre, Le Pian-Médoc, Sainte-Eulalie, Saint-Loubès, Saint-Médard-en-Jalles, La Teste-de-Buch et Tresses.
Les communes très en retard sont situées dans les zones très urbanisées, la CUB et le bassin d'Arcachon, notamment. Là où le terrain se fait rare, est bien souvent plus cher et difficilement accessible.
Bordeaux très en retard
Bordeaux est bien évidemment la commune où il manque le plus grand nombre de logements. Le chiffre est proportionnel à l'importance de la ville. Ici, on ne parle pas en centaines mais en milliers. Bordeaux atteint seulement un taux de 15,3 %. Pour atteindre les 20 %, il lui faut construire 6 404 logements supplémentaires.
Au total, les pénalités infligées aux mauvaises élèves s'élèvent cette année à 2,1 millions d'euros. De l'argent nullement destiné aux caisses de l'État. Il est reversé aux Communautés de communes concernées à la condition qu'il soit utilisé pour la création de logements. Les prélèvements ne sont pas toujours effectués d'ailleurs. Lorsque la commune fait de réels efforts, elle échappe à l'amende. Bordeaux n'a rien payé ainsi deux années de suite.
La volonté de faire mieux
Les communes sont surtout jugées, en effet, sur leurs engagements pour atteindre les 20 %. Dans le cadre d'un plan de rattrapage sur trois ans. En 2008, huit communes girondines ont été sanctionnées pour ne pas avoir tenu leurs promesses entre 2005 et 2007. Elles ont fait l'objet d'un arrêt de carence.
Les communes seraient bien plus disposées aujourd'hui à atteindre l'objectif. Dans le cadre du plan 2008-2010, quatre communes seulement n'auraient pas rempli leur contrat. Le prochain comité régional de l'habitat se penchera sur leur cas. Leur nom n'est pas révélé. Cette amélioration devrait être encore plus nette dans les années à venir. Tant la ville de Bordeaux que la CUB ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps. La ville de Bordeaux impose aux promoteurs immobiliers (Ecoquartier du Lac, Euratlantique, Bassins à flot…) un taux important de logements sociaux. Dans le cadre de son plan « 50 000 logements », la CUB affiche les mêmes ambitions. Dans cinq à dix ans, l'agglo pourrait ainsi avoir rattrapé une partie de son retard, voire, c'est le souhait de beaucoup, être devenue « la meilleure élève de la classe. »
En chiffres
45 000 ménages sont en attente d'un logement social en Gironde. C'est dire l'importance des besoins. Certaines familles patientent depuis des années.
917 ménages ont déposé un recours devant la commission de médiation du droit au logement opposable en 2010.
1 367 logements sociaux ont été construits en 2005. 2 249 l'ont été en 2006, 1 443 en 2007, 2 085 en 2008… et cela progresse au même rythme depuis.
144 500 logements locatifs sociaux en Aquitaine. La Gironde en propose donc plus de la moitié : 81 000. Ce chiffre 2011 n'est pas toutefois officiellement arrêté.
3 gros bailleurs sociaux en Gironde. Domofrance (21 000 logements), Aquitanis (14 000 logements) et Gironde Habitat (12 000 logements).
50 % des ménages de la Gironde ne peuvent pas dégager plus de 400 euros par mois pour payer leur logement.
Dire que les communes girondines ne font rien serait exagéré toutefois. Ça bouge mais trop lentement. 70 611 logements sociaux en 2003, 73 685 en 2006, 78 655 en 2010, et un peu plus de 80 000 aujourd'hui.
Qui dit social ne veut pas dire n’importe quoi, n’importe ou et ni n’importe comment …
Ils doivent s’inscrire dans tout programme résidentiel communal et à la portée de parents isolés, de travailleurs pauvres et sans oublier les logements d’urgence …
Jean-Robert Bos
Coopérateur Europe Ecologie et porteurs des attentes écologiques et solidaires des citoyens