In Bed with Sarkozy
Et voilà. Ca y est. Il était 12h42, ce 30 septembre 2006… Aujourd'hui, par la magie du hasard et des chiffres, je fête mon millième billet et le cinquième anniversaire de Toréador. J'aurais pu intituler ces cinq années "in bed with Sarkozy", tant mon activité de bloggueur a été marquée par l'ascension, la conquête, les turpitudes et les incertitudes de Nicolas Ier. Avec un titre comme ça, pour mon millième article-blog, il y a de quoi déclencher un début de cyber-incendie.
Mais aujourd'hui je vais vous parler un peu de moi-même, pour changer.
C'était il y a 5 ans. Mon ami geek F…., immergé dans l'internet jusqu'au cou, vouaient à Loïc Le Meur et Versac une admiration sans bornes. Ils étaient des pionniers de l'Humanité, m'a, un jour de septembre 2006, interpellé au cours d'une petite soirée chez lui : "Tu parles bien, pourquoi tu ne fais pas un blog ?". A l'époque, c'était la grande mode, les blogs. Toutes mes connaissances en avaient ou faisaient mine de s'y mettre. Je n'avais jamais réfléchi à la question, mais directement je lui ai répondu que l'idée n'était pas mauvaise, mais qu'il fallait le faire sous pseudonyme (pour avoir la paix). Quand il m'a demandé sous quel pseudonyme, j'ai répondu tout-de-go "Toréador".
Comme je l'ai expliqué ailleurs, c'est un surnom que d'aucuns m'avaient déjà donné dans d'autres lieux. Heureusement qu'on ne m'appellait pas "porte-serviettes" ou "jojo le haricot", ça aurait fait nettement moins classe.
My name is Gump, Forrest Gump
Et c'est comme ça que j'ai signé un livre de mille billets sans savoir exactement où j'allais. Ce blog est devenu un peu la porte de derrière de ma vie. Le nombre d'amis qui sont au courant de cette petite page autobiopolitique se comptent sur les doigts d'une main, et professionnellement il y a assez peu de synergies. Le plus dur, c'est que vous ne pouvez pas compter sur votre famille ou vos copains pour populariser votre feuille de chou électronique, donc on rame quand même pas mal pour se faire connaître. On lutte à la loyale : pas de Facebook, pas de linked in, ou alors sous mon identité numérique – Salvatore Ador.
J'étais plutôt persuadé que François Bayrou remporterait l'élection présidentielle de 2007 si je m'en souviens bien, et relativement incrédule sur une victoire de Sarkozy. Je m'étais engagé dans un processus dont l'issue logique était l'élection du nouveau président. Au-lendemain d'icelle, j'ai continué, porté par le souffle… et voilà…
J'écris donc mes billets comme d'autres font leur journal de bord, leur pain ou leur inventaire : un peu par hygiène de l'habitude. Selon les années ou les mois, écrire a été tantôt un plaisir quotidien, tantôt un pensum. En effet, le creux 2008-2009 n'a pas été très facile, avec la multiplication des scandales faciles et le départ de blogueurs de talent avec qui j'avais débuté.
Aujourd'hui, je suis un peu revenu à la situation originelle : je connais quelques vieux blogueurs, notamment grâce à ce qui reste de Kiwis, mais je n'ai ni le temps, ni l'envie, de faire vivre ma blogroll de manière continue, en ajoutant ou retranchant toutes les semaines des découvertes. En cela, je me suis un peu essoufflé, il faut bien le dire. En 2011, je n'ai publié que 92 billets, encore en baisse par rapport à l'année précédente : 35 Paso Doble, 20 banderilles, 13 Olés, 10 Portraits, 1 Désir de Rupture, aucune estocade, et le reste en non-classé.
Ca fait cinq ans qu'on sème
Néanmoins, comme vous l'aurez noté, ma banderille s'éveille à nouveau au contact de la réalité. Olé !
Je continue donc. Comme certains d'entre vous l'auront peut-être noté, je suis assez fétichiste des dates, des symétries, et des architectures. Je n'aime pas l'inachevé. Je n'arrêterai donc pas tant que je n'aurai pas l'impression que le mot fin est utile – si je finis par être investi et élu député, qui sait ? Quoique, ce serait drôle de devenir le premier blogueur-député…
Il faut bien sûr terminer ce billet par ceux qui, anonymes ou pas, passent quotidiennement ici. Vous avez été 418 572 si j'en crois mon compteur. J'ai toujours mon premier commentateur, il s'appelle Lou Ravi, et ça, ça me rassure. Peut-être me donnera-t-il également sa version du quinquennat ! La meilleure drogue de cette activité, c'est quand même la communauté de ceux qui s'intérèssent à vos écrits. Ca fait cinq ans qu'on sème !
Toréador, alias quelqu'un…
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Post-scriptum :
Ceux qui lisent mes billets anniversaire chaque année savent que je propose toujours les douze billets de l'année qui m'ont le plus marqué. Voici donc le top 5 de Toréador pour cet anniversaire spécial. J'ai choisi par commodité de n'en garder qu'un par année…
2007 : Où l’on s’aperçoit que je commence à avoir le blog-blues : blogmania, le 1er Février 2007. Ce billet (non classé) compte pour moi parce qu'il a été écrit avec les tripes et il expose la philosophie et mes analyses d'un microcosme dont j'ignorais l'existence.