Sois conne mais surtout tais toi, ou, je persiste et je signe

Publié le 30 septembre 2011 par Juval @valerieCG

De nombreux lecteurs et lectrices se sont offusqués de ma petite bafouille d’avant-hier – ca tombe bien c’était le but – en disant en substance que j’étais
1. très intolérante (scoop de l’année)
2. que c’était très vilain de traiter les femmes non féministes de connasses décérébrées.
Reprécisons donc les choses.

Personne n’a nié que les femmes – et les hommes – sont conditionnés. Les femmes sont éduquées à aimer les vêtements par exemple. dés l’enfance, on leur offrira des poupons à habiller, puis des poupées mannequin, dans les magasine ensuite vous aurez 4 étages de vêtements pour femmes contre un étage pour les hommes. C’est pourquoi vous trouverez 100 blogs mode tenus par des femmes pour un blog mode tenu par un homme ; et je n’ai aucun souci avec cela comme avec aucune activité dite féminine.
Là où je commence à avoir un problème c’est lorsque les femmes entretiennent les stéréotypes. vous trouverez sur la majeure parties des blogs féminins, un billet « les filles c’est vraiment pas cool moi j’aime mieux les mecs ». Vous verrez des femmes chouiner que leur mec ne fait jamais le ménage et lui arracher le balai des mains dés qu’il a une velléité de (ce qui n’arrive pas souvent je le concède). Vous les verrez parler instinct maternel et qu’un enfant a avant toute chose besoin de sa maman.
Vous verrez des femmes dire, clairement qu’elles ne sont pas féministes et mieux qu’elles détestent le féminisme. Dire qu’on déteste le féminisme c’est dire qu’on est contre l’égalité homme/femme, ca me pose un problème certain. On peut ne pas aimer certaines formes de féminisme, on peut ne pas aimer certaines féministes mais il me semble complètement idiot de ne pas « aimer » le féminisme. C’est pour moi comme de dire qu’on n’aime pas la politique. Oui soit. Sauf que c’est un peu ce qui va gérer ta vie au quotidien, ma coconne, donc c’est gênant.
S’il y a bien une discrimination parfaitement intégrée par les principales victimes, c’est bien le sexisme. Vous verrez des femmes dire, sans se poser la moindre question sur leur propre sentiment d’infériorité, qu’elles sont en effet moins bonnes en techniques parce que femmes, qu’elles ne veulent surtout pas changer une roue, parce que femmes, qu’elles ne veulent pas payer au restau, parce que femmes.
Au fond, elles veulent bien deux, trois trucs du féminisme, mais sans, jamais, en payer le prix. Elles veulent bien l’égalité salariale, mais continuer à se faire payer le restau. Elles veulent qu’on les considère comme égales (mais différentes hihihihi) tout en continuant les énièmes conversations débiles sur leur prochaine tenue. Je l’ai déjà dit et le répète ; trop peu de femmes s’intéressent à la politique. Alors oui ca n’est pas facile, oui c’est un pré carré m’enfin il y a quand même un moment ou le sain coup de pied au cul est nécessaire.
Le féminisme n’est pas une option, Maïa disait sur son blog  » L’égalité n’est pas un pique-nique, on ne peut pas être à moitié égaux. Quand on demande la suppression de la case “mademoiselle” sur les formulaires, on est AUSSI en train de demander l’égalité des salaires et la parité, et faire semblant d’ignorer les dynamiques globales ne sert pas la cause (par ailleurs, en quoi se battre pour une mesure symbolique empêche de se battre aussi sur les problèmes de fond ? ça va, on a deux mains, on peut signer deux pétitions). “Madame ou madame”, ce n’est pas une mesure cosmétique. C’est l’égalité prise par un autre bout. »
On me rétorque « moi je tiens à mon Melle que fais tu de ma liberté ? ». Il faut bien comprendre qu’on ne peut pas avoir et le beurre et l’argent du beurre. On ne peut pas vouloir le Melle parce qu’il nous fait nous sentir jeunes, et échapper ensuite à l’accusation de futilité. On ne peut pas vouloir certains trucs cool – se faire inviter au restau, se faire tenir la porte – et s’étonner ensuite que l’un réclame une pipe et l’autre vous voit comme une incapable même pas foutue d’ouvrir une porte seule. On ne peut pas lâcher, même sur les trucs les plus symboliques. La liberté individuelle a évidemment un prix mais pas s’il est exorbitant pour toutes les autres. Ne pas être féministe et se revendiquer comme tel, et jouer à lafâme a des conséquences claires pour toutes. parce que c’est bien de cela qu’il s’agit ici. je ne m’attendais pas vraiment à ce que la suppression du mademoiselle soit acceptée ; le langage est trop fondateur d’une société, révélateur des mentalités pour être changé sans heurt violent y compris sur de simples formulaires administratifs. mais c’est ce que cette histoire a révélé qui m’a inquiétée ; la volonté claire et délibérée des femmes à rester des fâmes avec ce que cela englobe, de stéréotypes, de préjugés, et de casseroles à traîner.
On me dit « tu dois apprendre à lire et écouter les points de vue non féministes ». Je crois que l’on ne se comprend pas bien.
j’ai déjà expliqué, clairement à un blogueur qui se dit misogyne qu’il est l’exact équivalent d’un raciste ou d’un antisémite.
Un propos non féministe n’est pas un propos neutre. Un propos non féministe par définition défend l’idée d’une inégalité entre les hommes et les femmes. c’est exactement comme si vous me disiez d’écouter et de lire des propos racistes ou antisémites.
On a toujours tendance à oublier ce qu’est le féminisme, que c’est une sorte d’opinion avec laquelle on peut n’être pas d’accord. je le répète on peut n’être pas d’accord avec certains féminismes, ne pas être d’accord avec l’idée de l’égalité entre les hommes et les femmes, oui clairement il m’ennuie que quelqu’un pense que je suis inférieure à un homme. Suis je intolérante dites donc.