Hier,
une requête plutôt inhabituelle et à ma connaissance inédite a été formulée aux vérificateurs d'adresses IP (CU). Elle s'inscrit dans le cadre des élections actuelles du CAr en étant consécutive à des soupçons, ici ou
là, de faux-nez/bourrage d’urne/retours de contributeurs, rayez (ou pas) les mentions inutiles. Cette requête avait peu de chances d’aboutir malgré les concessions formulées par le demandeur (ne
pas dévoiler le nom des comptes ayant fait des abus, ne pas sanctionner ces comptes et leur comptes principaux associés), et ce en raison de l'audace qui marquerait la vérification de tous les
comptes ayant voté dans cette élection sans pour autant apporter (dans un premier temps) de piste aux CU pour les diriger dans leur recherche. Pourquoi la refuser ? Parce qu’elle contrevient au
sacro-saint principe qui veut que les CU ne partent pas à la pêche, principe basé sur la politique de confidentialité déterminée par la Foundation en raison d'impératifs de protection de la vie
privée, impliquant que les requérants doivent fournir des comptes et indices (avec différentiels) pour que leur requête soit laissée à l’appréciation des CU et éventuellement acceptée. Il ne
serait pas inutile, à propos, que je détaille et commente plus globalement cette politique de confidentialité, ainsi que le rôle et les pouvoirs des CU. Cela fera sans doute l'objet d'un billet
dans quelques temps, maintenant que j'y pense.
Mais partant de ce principe, comment se fait-il qu’une précédente requête
(somme toute similaire, toutes proportions gardées, en ce qui concerne le nombre de comptes impliqués), qui ne concernait pas l’espace principal donc sans danger pour l’encyclopédie, qui ne
proposait là aussi aux CU aucune direction vers laquelle chercher, et qui, de plus, n’avait aucun enjeu particulièrement important, avait elle été acceptée ? Comme avec de plus en plus d'aspects
de la vie communautaire, on voit bien là aussi des applications à géométrie variable de principes clairs et intangibles. Bien entendu, et je l'ai déjà précisé, cela n'excuse en rien l'attitude
inadmissible du contributeur finalement repéré par le CU.
Il y a donc le principe, aléatoirement appliqué. Il y a aussi la politique. Car, lorsque l’on regarde là où ont préférentiellement voté les comptes qui entrent dans le cadre des abus potentiels
rapportés par Buisson (entre autres), on se rend bien compte que les opposants au CAr ont le moins à perdre à ce que ces vérifications soient entreprises : les zombies (et peut-être pire, donc ...) se situent bien davantage dans
les sections "pour", un coup d'oeil aux historiques de contributions le montrant amplement (je ne crois pas nécessaire d'établir des listes). Pas étonnant, dès lors, et comme je l'expliquais tout
à l'heure sur Twitter à l'ami Chandres, que les réactions les plus énergiques à cette requête viennent de ce "camp". Même si je ne
doute pas un seul instant que des contributeurs ont été choqués par une certaine forme d'atteinte massive à la vie privée, ce que je peux aussi comprendre. Et je partage en partie cette
inquiétude.
Enfin, un "bonheur" ne venant jamais seul, on rajoute à tout cela une
relance inutile et trollogène de cette affaire (pourtant close sur WP:RCU) sur le Bistro, accompagnée de critiques sur la légèreté du statut d’administrateur de Buisson alors que les outils admin n’ont pas été utilisés (et que l’on critique par la même occasion le choix de la communauté et le pouvoir
discrétionnaire des bureaucrates), et on obtient encore un beau cocktail au goût amer et piquant comme la communauté sait si bien en confectionner depuis quelques temps. Du reste, de par mon job
de chroniqueur, j'en subis aussi les répercussions. Il serait temps de se reconcentrer sur le contenu, et cela vaut aussi, j'en ai conscience, pour ce blog.