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2011 aurait pu être l’année du sursaut avec Les Bien-Aimés. En faisant la clôture de Cannes et en alignant à son casting Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Ludivine Sagnier, Louis Garrel, et même les improbables Milos Forman et Michel Delpech, le nouveau Christophe Honoré se faisait de nouveau désirable. Il était question de chansons, de Paris, d’amour(s). Pourtant là n’était pas la curiosité des Bien Aimés. La curiosité de Bien Aimés, ou son génie sur le papier, au choix, c’était la présence au générique, improbable celle-là aussi, de Paul Schneider.
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Paul Schneider n’est peut-être pas de ces acteurs promis à la gloire, mais il est de ceux qui se glissent si parfaitement dans leurs personnages qu’ils ne déçoivent jamais. Il est même capable, en toute discrétion de laisser passer un romantisme teinté d’amertume, comme dans Bright Star de Jane Campion et surtout, en haut de l’affiche, dans le film qui l’a révélé et dans lequel je l’avais découvert, All the real girls de David Gordon Green, à l’époque où celui-ci tissait des drames poignants (non que je déprécie par là son revival humoristique).
La présence au générique des Bien-aimés de Paul Schneider a été mon moteur pour me diriger vers Le Cinéma du Panthéon alors que le film était en fin de parcours après une carrière un peu décevante. Ce ne pouvait être qu’une flagrante preuve de goût de la part de Christophe Honoré, après toutes ces déconvenues mentionnées plus haut. Aller chercher cet acteur américain-là n’est pas un choix anodin. Dans le film, il campe Henderson, le batteur exilé à Londres qui fait battre le cœur de Chiara Mastroianni. Mais la présence de Schneider n’a pas suffi à faire naître l’étincelle que je ne trouve plus dans le cinéma d’Honoré. L’ennui m’a vite gagné devant cette épopée romantique et chantée traversant les décennies et les grands évènements pour raconter l’histoire de ses protagonistes.
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Christophe Honoré m’a berné avec Paul Schneider. En fin de compte, je me suis laissé trop facilement distraire par cette voisine dans la salle du Cinéma du Panthéon qui changeait de place en cours de projection, et par ce ticket de métro qui trainait dans ma poche et avec lequel je jouais. Tout pour ne pas trouver le temps long. Tout pour ne pas constater que Christophe Honoré ne parvient pas à sortir de sa zone de confort.