Toujours en campagne, Nicolas Sarkozy s’est rendu mardi 27 septembre à Venette (Oise). Il s’est adressé ainsi aux ouvriers de l’usine Novance, dans sa pose habituelle, un index magistral levé : « Mon devoir de chef de l'Etat, c'est d'abord de penser aux ouvriers, aux salariés et aux cadres, qui sont lancés dans la compétition internationale, et qui ont besoin du soutien de l'État. Plus que de penser à ceux qui ont un travail difficile, mais qui ont un statut qui les protège ».
La veille, Henri Guaino, la plume de notre souverain, avait au cours de l’émission Mots croisés dressé son panégyrique, louant l’expérience de cet homme des tempêtes, seul capable de conduire la France dans les années difficiles qui l’attendent. Fichtre ! Un capitaine qui, au lieu de rassembler son équipage, passe son temps à le diviser, à dresser un groupe contre un autre !
Quel noble protecteur ! Interrogez les aciéristes de Gondrange, qu’en 2008, il avait promis de sauver, poussant le ridicule jusqu’à déclarer qu’il n’y avait pas de plus bel endroit pour un voyage de noces. Il n’était peut-être pas en mesure de préserver leur usine mais il pouvait s’abstenir de faire des promesses qu’il était incapable de tenir.
Et avec quelle sollicitude se penche-t-il sur le sort de tous ces salariés « lancés dans la compétition internationale, et qui ont besoin du soutien de l'État » ! Son gouvernement n’a-t-il pas osé rendre imposable la moitié des indemnités journalières perçues suite à des accidents du travail ? Il est fort avisé de ne se déplacer qu’enseveli sous des couches multiples de gardes du corps, policiers et gendarmes. Sans elles, il risquerait fort d’être à son tour victime de quelque accident du travail.