Après avoir croupi pendant quinze ans dans une prison australienne, Benjamin Barker s'évade et regagne Londres avec une seule idée en tête : se venger de l'infâme Juge Turpin qui le condamna pour lui ravir sa femme, lucy, et son bébé, Johanna. Adoptant le nom de Sweeney Todd, il reprend possession de son échoppe de barbier, située au-dessus de la boulangerie de Mme Nellie lovett. Celle-ci l'informe que Lucy se donna la mort après avoir été violée par Turpin. Lorsque son rival Pirelli menace de le démasquer, Sweeney est contraint de l'égorger. L'astucieuse Mme Lovett vole à son secours : pour le débarrasser de l'encombrant cadavre, elle lui propose d'en faire de la chair à pâté, ce qui relancera du même coup ses propres affaires.
Sweeney Todd - The Demon Barber of Fleet Street (2007 ; 1h55) film américain réalisé par Tim Burton avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Alan Rickman…
Il était un barbier et sa femme, et elle était belle. Un barbier naïf et sa femme, et elle était belle. Et il
Après une cure de quelques années, Johnny Depp retrouve un accessoire qui avait fait sa renommée et celle de Tim Burton. Grand bien lui en a fait. Même si nous sommes loin du chef d'œuvre, les deux acolytes retrouvent de l'intérêt, à mes yeux en tout cas.
Sweeney Todd, version Burton, est un remake d'une ancienne comédie musicale. Un barbier, et sa femme (oui, oui, elle était belle) vivaient jadis à Londres. Ils avaient une fille (et elle était belle et elle s'appelait Johanna). Or, il y avait aussi un magistrat qui trouvait cette jeune femme à son goût. Les puissants ont des pouvoirs, notamment celui d'envoyer le barbier loin de la capitale anglaise (et elle n'était pas belle). A son retour, le barbier ne retrouve pas sa femme (qui était belle) mais, à sa place, la tenancière d'un troquet qui vend des tourtes à la « viande ». Or, Johanna grandit, et un jeune matelot arrivé sur le même bateau de sweeney s'entiche d'elle. Et le magistrat le voit d'un mauvais œil.
Tim Burton nous sert ici une histoire à tiroir. Sweeney veut se venger, pour sa femme (qui était belle) et sa fille (qui s'appelle Johanna). Le matelot souhaiterait bien courtiser la jeune fille. Le magistrat, comme tout homme qui se respecte, a besoin d'un barbier. La tenancière perçoit bien les opportunités d'un apport de viande pour sa fabrique de tourte, et est ravie de cette nouvelle compagnie masculine.
Deux sentiments se dégagent de ce film. D'abord, il est plaisant de voir Burton sur des terrains plus moites, prenant même des risques (mesurés cependant). La comédie musicale n'est pas rédhibitoire en soi surtout qu'elle ne met pas le scénario au second rang. L'ambiance des bas fonds londoniens où se côtoient les puissants et les pauvres n'est pas inintéressante. Hela Bonham Carter est sublime en névrosée, presque machiavélique. Elle forme un couple détonant avec un Johnny Depp souvent inspiré qui semble se faire plaisir. Enfin, l'humour et la dérision sont souvent présents. Le deuxième sentiment est quand même une certaine lassitude qui s'empare du spectateur. Au bout de la troisième chanson mièvre, on commence à s'agacer. Certaines ne sont pas toujours bienvenues, quand elles ne sont pas simplement ratées. Certains ont dit qu'elles étaient trop nombreuses et qu'il s'agissait d'un film bavard. Peut être. Mais une comédie musicale sans musique est étrange. Peut être que ces personnes ne savaient pas de quoi il en retournait. Enfin, le dénouement est peut être bien vu, en tout cas inattendu (en tout cas pour moi qui suis très bon public sur ces questions). Il arrive néanmoins un peu vite.
Pour conclure, même s'il a clairement fait mieux, je préfère Tim Burton dans ce registre que dans des films trop clairement estampillés Walt Disney (Willy Wonka et Alice... en tête). Certes, il y a peu ou pas d'invention, mais au moins nous avons un moment plaisant et moins dans les sentiers battus.
Note :
Les Murmures.