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Ce qui nous attendait et ce que nous allons manquer

Publié le 29 septembre 2011 par Insidebasket @insidebasket
David Stern
Mardi 27 septembre, Il est 22h30. Pour me détendre après une longue journée de travail, je décide de consulter le site officiel de la NBA. Vous n'imaginez pas ma surprise (ma peur en fait) lorsque j'ai vu apparaître sur mon écran le visage de Dennis Rodman. Cheveux peroxydés, engoncé dans d'un costume aux couleurs obscures, l'ancien Bull pose devant les photographes aux côtés de David Stern pour immortaliser son intronisation au Hall of Fame. 22H35, je ne me laisse pas abattre, je vais surement trouver quelque chose d'intéressant à lire. Mais une minute plus tard, nouvel arrêt cardiaque, les rubriques News;et Transactions ont disparu. Il est 22H45 et je finis par m'impatienter. En dossier du jour, la NBA nous propose une interview de Georges Gervin. La page d'accueil est envahie d'images d'anciennes célébrités du basket comme Bob Pettit, Pete Maravich ou encore Bob Cousy. Je regarde mon calendrier puis je vérifie l'heure. Je jette à nouveau un coup d'œil à mon calendrier puis je regarde une seconde fois ma montre. En effet, nous sommes bien en 2011 et la Une du site de la NBA est toujours contrariée par le lock-out.
Il est clair qu'en NBA, lock-out rime avec décérébration (euh oui, ce mot existe vraiment). La puissante ligue américaine de basket vient de figer le temps. A l'instar de la famille Shannon dans Terra Nova, la nouvelle série de Steven Spielberg, nous n'avons pas les moyens de construire une machine qui nous ferait voyager dans le temps pour nous ramener quelques mois plutôt afin d'éviter cette grève (dans la série, pour survivre à la destruction de la Terre, les hommes créent une porte spatio-temporelle qui les ramènent aux temps préhistoriques). Nous pouvons toujours laisser notre imagination nous mâcher le travail. S'il n'y avait pas eu de blocage, qu'est ce que ce nouveau championnat nous aurait réservé ?
Une saison pleine de surprises
Si les fortes têtes (propriétaires et joueurs) poursuivent leurs bras de fer, nous risquons de manquer les premières consignes de Mike Brown sur le parquet du Staples Center. Qui s'impatiente déjà à l'idée d'entendre le nouvel entraîneur des Lakers haranguer Kobe après une erreur de placement. À partir d'octobre 2011, Le système en triangle du club, si cher à Phil Jackson est sur le point de disparaitre. Mike Brown a un autre plan pour Black Mamba et ses comparses. Au menu, spécialité du chef, le «Kraken», délicieux mélange de pick and roll et de jeu au poste.
Autre équipe attendue cette saison : Memphis. En avril dernier, les Grizzlies nous avaient tous surpris en sortant les Spurs au premier tour des play-offs. Tout au long de la compétition, l'effectif a produit un jeu solide et efficace, le tout orchestré par un duo improbable, Marc Gasol - Zach Randolph. Aujourd'hui, leur complicité est tellement grande que Z-BO envisage même de suivre Marc en Europe si le lock-out se prolongeait. Après une saison 2010-2011 avortée aux portes des finales de conférence Ouest, les Grizzlies sont attendus au tournant. L'effectif actuel (Randolph, Gasol, Allen, Young, Mayo ou encore Battier) pourrait être déstabilisé par le retour de Rudy Gay. Certes, l'ailier est adroit et bon scoreur mais possède t-il les qualités nécessaires pour donner une autre dimension au jeu du club ? Peut être pas. Le Grizzly est encore trop tendre. Et est-il aussi nécessaire de rappeler que Memphis n'a jamais sembler souffrir de son absence en play-offs ?
Autre attente, autre espoir brisé par ce lock-out : la grève nous empêche d'assister à la progression du Thunder. Le duo Kevin Durant / Russell Wesbrook est encore jeune (comme le reste de l'équipe d'ailleurs) mais ce tandem nous promet encore de belles actions pour le top 10 de la rentrée. Mais il faut être honnête, Oklahoma n'a pas encore le profil du futur champion NBA 2012. La jeunesse reste sans doute son plus grand obstacle, obstacle qui néanmoins est surmontable. L'arrivée de Kendrick Perkins en février dernier pourrait rendre le club plus confiant pour la suite mais l'ancien Celtic n'est pas une valeur sure. Un joueur comme Shawn Marion à Dallas serait beaucoup efficace. Il possèderait à la fois l'expérience nécessaire pour avoir un sérieux impact dans le jeu et se mettrait facilement en retrait pour ne pas voler la vedette au franchise player. D'autre part, n'ayons pas honte de l'avouer. Ce lock-out nous empêche de matérialiser un de nos plus grands rêves : voir une fois de plus les jeunes d'Oklahoma infliger une sérieuse correction aux vieux briscards de l'Ouest. Notons que nous ne sommes pas les seuls à s'impatienter. La salle du Thunder, l'Oklahoma City Arena affiche déjà complet pour toute l'année. La direction a crée une liste d'attente pour les retardataires. Les fans ont donc jusqu'à vendredi pour s'inscrire. Quatre autres franchises ont également vendu l'intégralité de leurs billets. Sans surprise, nous retrouvons les Lakers, les Bulls, forts de leur incroyable saison 2010-2011, les Celtics et enfin les Knicks (c'est l'effet Stoudemire and co).
Troisième question à laquelle la grève ne nous aidera surement pas à répondre : De quelle façon les Spurs vont ils gérer l'après Manu Ginobili / Tim Duncan ? Construire le jeu autour du Rookie of the Year 98 est pour l'heure un système de jeu erroné (élimination prématurée en play-offs). C'est pourquoi il nous tarde de voir ce que coach Gregg Popovich a concocté. Espérons que Tony Parker et DeJuan Blair réussissent à créer une solide complicité sur le parquet. En cas d'échec, je ne donne pas 2 saisons à TP avant de faire ses valises.
À contrario, malgré la présence de joueurs de plus en plus vieillissants à Boston, le 5 de départ possède encore du jus. Mais pour rivaliser avec Miami ou Chicago, les Celtics devront hisser leur niveau de jeu. Ajoutons que le manque de cohésion du nouvel effectif (Troy Murphy, Sasha Pavlovic et Carlos Arroyo) pourrait faire pencher la balance du mauvais côté.
L'exil des joueurs et ses conséquences sur la ligue américaine
La menace d'une annulation complète de la saison 2011-2012 force les joueurs à s'expatrier à l'étranger. Les salaires gelés sont bien évidement une des principales raisons de leur exode. Boris Diaw est attendu à Bordeaux en Pro B, Nicolas Batum à Nancy, Deron Williams au Besiktas ou encore (peut-être) Tony Parker à Villeurbanne. Si l'on évoque très souvent le départ des joueurs, on oublie de parler des risques de blessure. Cela fait partie du métier me direz-vous mais il faut toutefois rester prudent. En cas de reprise soudaine d'activité de la NBA, les basketteurs seraient dans l'incapacité de jouer quelques matchs de pré-saison. Ce qui empièterait sur le début du championnat. Autre scénario possible : les NBAers affluent de plus en plus. Mais finalement, le lock-out est annulé après plusieurs mois de négociations. Les nombreux joueurs exilés rentrent aux Etats-Unis sans se retourner. Un coup dur pour les clubs européens, les fans mais aussi pour les médias locaux qui se seraient habitués à leur présence. Profiter du blocage de la NBA pour rendre les ligues étrangères attractives, pourquoi pas. Mais attention à l'effet boomerang.
Comme je l'ai mentionné précédemment, si le lock-out venait à se prolonger, le All-Star Game serait annulé. La grève nous priverait de l'évènement de l'hiver, du défilé de mode de LeBron James, accompagné de Dwayne Wade, de l'étalage de bijou et accessoirement du concours de dunks. Cette saison, c’est Orlando qui doit recevoir les étoiles du basket le 26 février prochain. Au niveau du calendrier, la NBA pourrait décider d’annuler la rencontre aux alentours du 15 décembre. Orlando devrait alors attendre 2014 (au moins) pour accueillir les joueurs car le All-Star Game 2013 aura lieu à Houston.
Il est certain que si la saison est annulée, il n'y aura pas de champions 2012. Par contre, Dallas pourra profiter de son statut de numéro 1 une année supplémentaire. Voilà qui ferait plaisir à Jason Terry.

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